vendredi, juillet 18, 2008

PAIX A SON AME- Attention aux Condés ! -Chapitre XXII

Le Moine Se-Mu-Dong-Tong-Dru-Ra et la translucente Gyasa nous regardaient tranquillement tandis que les tourbillons de chaleurs nous déplaçaient dans toute la pièce comme s’ils essayaient de nous faire décoller la pulpe du fond …

L’ennéagramme tournait de plus en plus vite et semblait créer une mini tornade en son centre !

« Purée et c’est comme ça qu’il faut trouver son profil de personnalité ! La vache, on n’est pas couchés !! » lançais-je encore traumatisé par ma métamorphose à la Night Crawler ( Diablo en français pour les fans des X-Men !).

Étrangement, personne ne criait ou ne se manifestait de façon intempestive, si ce n’est moi qui me faisais extirper de cet étrange maelström tandis que les autres se faisaient aspirer vers le centre comme pour une réunion intime ! Sorte d’électron négatif, je me sentais repoussé vers les murs métalliques qui reflètent tous nos mouvements comme décuplant le chaos ambiant.

La vitesse de mon corps s’accéléra soudainement. J’appréhendais le contact en me disant que cela risquait de taper fort sur des murs aussi solides mais, à peine avais-je touché le susdit mur, que je réalisais, totalement illogiquement que j’avais plutôt affaire à un mur étonnamment spongieux.

Je m’enfonçais dans cette texture bizarre et relativement angoissante. Comme une impression de me faire téter les yeux, reliée à la sensation de prendre un bain complet dans du « Slime », me saisissait l’esprit, je décidais de réagir en hurlant et en tentant de me dégager de cette masse informe ! J’étais à présent, à l’intérieur du mur mou et les bruits autour de moi ressemblaient à un mélange de mastication et de digestion combinées. Je me sentais soudainement très fatigué et je voulais juste dormir. Sauf qu’une petite voix, dans mon for intérieur, semblait vouloir me tenir éveillé. Juste le fait de penser à cette petite voix résistante sembla créer un halo autour de moi tandis que ma peau opaque semblait devenir fluorescente. Cette nouvelle mutation ne semblait pas plaire au « Slime » et il semblait prendre ses distances de mon corps même pour échapper au contact mais restait relativement proche comme s’il attendait une nouvelle faiblesse de ma part.

J’avais été tétanisé, hypnotisé par cette matière et j’avais l’intime conviction que si je ne réagissais pas maintenant, je n’aurai plus trop l’occasion de réagir …Ma réaction « haloesque » sembla rompre l’emprise du « blob métallique ». Je ressortis du mur comme si j’enlevais un vieux chewing-gum accroché à ma semelle !

Étrangement, une fois sorti, tous les restants de « Slime » retournèrent dans le mur qui reprenait instantanément son côté lisse et métallique, comme du mercure sur une pente ombragée un soir d’été dans les pinèdes …

Je délirais. Cette substance devait sûrement contenir des composantes toxiques et/ou hallucinogènes mais je ne me sentais pas encore à l’aise pour replonger dans cette masse « morvesque ».

Le problème était que je me retrouvais à un autre endroit maintenant. Durant ma lutte dans les limbes murales, j’avais du descendre ou monter même si je n’avais point souvenance de cette variation spatiale sur l’axe des y !

Ma peau opaque me brûlait et semblait irradier alors que je m’approchais d’une sorte de sculpture que César aurait prise pour une des œuvres (tellement elle était moche !) Elle réagissait à mon aura et se penchait légèrement vers moi comme pour tenter de me toucher, tel un aimant ! Pourtant la matière de cette daube ressemblait plutôt à du verre poli (et c’est important la politesse de nos, jours, c’est quelque chose qui se perd …). J’avais déjà du mal avec mes relations inter-humaines, ce n’était pas le moment de me poser des questions sur des tentatives de relation avec des objets supposés inanimés !

Je partais en courant au fond de cette pièce immense et vide si ce n’était quelques pseudo sculptures ici et là. Je les évitais soigneusement même si je pouvais voir, du coin de l’œil leurs vibrations sensorielles à mon approche.

J’accélérais car j’avais l’intime conviction qu’un truc pas catholique allait se passer (c’est dire si j’étais sous l’influence et l’effluve de substances illicites pour penser un truc pareil !). Plus j’avançais, plus j’avais la désagréable sensation que la porte du fond que j’apercevais s’éloignait au fur et à mesure. Soudain un couloir apparut sur ma droite. Je bifurquais sans réfléchir comme si je sentais que c’était la bonne solution. L’instinct peut-être ?

Le couloir n’était pas large, à peine 2 mètres, mais au moins toutes les sculptures avaient disparues. Par contre, le plafond devait bien faire 10 ou 15 mètres de haut. Au loin, une nouvelle porte avait été localisée par mon cerveau plutôt que par mes yeux … Étrange sensation que cette sorte de science infuse qui se disséminait dans mon esprit. Je n’étais plus qu’à 20 mètres de la porte que, soudain, une sorte de faille s’ouvrait devant moi. Je n’eu que le temps de prendre une impulsion qui me propulsa à 6 ou 7 mètres dans les airs ! Purée je volais ! Et le pire c’est que je sentais que je maîtrisais cela ! C’était hallucinant ! Mais la faille s’agrandissait et je la voyais se rapprocher de la porte tandis que je redescendais relativement très vite quand même !

Le choc fut brutal mais je réussissais à m’agripper au cadre de la porte. De toute façon je n’avais plus le choix car le couloir avait complètement disparu. Me hissant sans aucun effort, je franchissais la porte et me retrouvais dans la pièce initiale ou se trouvaient tous ceux du stage de Survie comme en apesanteur, tournoyant lentement autour d’une des pseudos sculptures en verre poli que j’avais rencontrées brièvement quelques minutes plutôt.

Par contre Le Moine Se-Mu-Dong-Tong-Dru-Ra et Gyasa avaient disparu ! Dévi semblait soudainement se rapprocher de la sculpture. Ayant connu l’expérience du contact avec le blob mural, je décidais d’intervenir afin d’éviter que cela ne dégénère.

Erreur grave …