vendredi, mai 17, 2013

Paix à son Âme : Chapitre XXIII : L’abus du « tel » est mauvais pour les neurones …

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Le mélange Samantha / Sculpture Césarienne/ Peau Noire / Apesanteur / Etat Sœur fut explosif.
L’impact fut tel qu’au moment ou je tentais de l’approcher  ( la susdite Samantha, en tout bien tout honneur bien évidemment) , elle voulut se retenir à moi l’espace d’un instant mais je ne pus que sentir ses ongles pénétrer dans ma chair tandis qu’elle essayait de récupérer un approximatif équilibre devenu inexistant puisqu’elle lévitait sans tenter le moins du monde de m’éviter !
Je reprenais mon souffle ( elle est quand même longue la phrase précédente !).
La Garce Oiseuse pensais-je à peine,

“Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?
Mon bras qu'avec respect tout l'Espagne admire,
Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire,
Tant de fois affermi le trône de son roi,
Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ?
Ô cruel souvenir de ma gloire passée !
OEuvre de tant de jours en un jour effacée !
Nouvelle dignité fatale à mon bonheur !
Précipice élevé d'où tombe mon honneur !
Faut-il de votre éclat voir triompher le comte,
Et mourir sans vengeance, ou vivre dans la honte ?
Comte, sois de mon prince à présent gouverneur;
Ce haut rang n'admet point un homme sans honneur;
Et ton jaloux orgueil par cet affront insigne
Malgré le choix du roi, m'en a su rendre indigne.
Et toi, de mes exploits glorieux instrument,
Mais d'un corps tout de glace inutile ornement,
Fer, jadis tant à craindre, et qui, dans cette offense,
M'as servi de parade, et non pas de défense,
Va, quitte désormais le dernier des humains,
Passe, pour me venger, en de meilleures mains.”1

Mais j’eu rapidement souvenance que Corneille avait déjà écrit cette tirade quelques années auparavant … mais je m’égare, poursuivons :

Des lambeaux de chair de mon avant-bras flottaient au vent absent, tel un étendard déchu lors d’une sombre guerre , telles des tentacules d’une pieuvre vorace.
Etrangement, cela ne saignait pas et aucune douleur ne suintait de mes lacérations « samanthaesques ».

Je réalisais alors que le temps semblait en suspens.  On flottait au ralenti ! J’avais l’impression de me déplacer … sans bouger les jambes.
 Je ne savais pas si les autres avaient conscience de cet état, de ce possible enfer car ils restaient figés,  tétanisés, les yeux fixes  et le filet de bave aux commissures des lèvres, tels les spectateurs regardant “ Au théâtre ce soir” sur FR3, traumatisme de mon enfance.

Je m’obligeais à essayer de me défaire de cette apesanteur spatio-temporelle et, à ma grande surprise, j’y réussissais !  Et oui je suis comme ça moi et soudain, me revenait à la mémoire des bribes de mon passé lorsque mon père me disait ces vieux dictons provinciaux du genre : « Tu vois … Tu peux quand tu veux »,  ou bien  « Si c’était pour faire ça, c’était pas la peine ou encore », ou «  C’est ni fait, ni à faire !! » et encore : « Je travaillais comme cela quand je me suis fais virer ! » 
Mon premier réflexe fut de ramener mes  « langues de peau » sur mon bras  afin de calfeutrer une hémorragie inexistante (les réflexes quoi …)  et elles se ressoudèrent instantanément !
« Suis-je l’élu ? » fut la pensée qui me vint à l’esprit mais qui disparut aussitôt car au même moment, la cicatrisation  immédiate m’apporta une méchante décharge électrique qui me fit courber l’échine et  pas mal d’autres choses. Je me promettais de faire gaffe à mes prochaines pensées et autres actions suite à ma transformation internationale.

Doucement, je me sentais redescendre sans avoir le moindre contact avec le sol . Mon premier réflexe ( et ouais encore …) fut de déplacer Samantha à l’écart de cette sculpture maléfique. Telle une bibliothèque sur roulettes je la replaçais au sein des amis, pressentant une quelconque protection  au moyen des ondes cérébrales ou autres délires new-age …
Le reste du groupe ne regardait même pas dans notre direction. D’ailleurs ils ne regardaient rien, comme s’ils n’avaient jamais été conscients de tout ce qui s’était passé.
Cela s’était fait si vite, sans bruit ( enfin je ne me souvenais pas du moindre bruit suspect – en un mot svp).
En fait, je n’arrivais pas à comprendre ce qui s’était vraiment passé et ce que je faisais ainsi à 10 centimètres du sol, tel un Barbapapa anorexique.
Je me décidais donc à essayer de toucher le sol tout en espérant ne pas me faire téléporter encore une fois dans une autre pièce à la vitesse de l’éclair !

Et c’est là que je commis la boulette.

Le contact fut rapide et brutal. La fulgurante impression de recevoir un piano à queue de 535 kilos sur le dos en un dixième de seconde.  

Les discussions du groupe se manifestèrent à mes oreilles tandis que je réintégrais le monde réel.
Ce retour me fit mal  au corps  et au cœur : toutes les douleurs des derniers instants rentraient à nouveau dans toutes mes fibres comme si ce retour  spatio-temporel  se souvenaient qu’elles existaient et qu’elles devaient aboutir dans un système nerveux au plus vite afin de faire leur travail.
Je pliais un genou et des larmes coulèrent en un flot rapide, intense et bref  ( et oui l’émotion a parfois emprise sur moi …). Du sang s’échappa de mon avant-bras naguère blessé même si aucune plaie n’était là.
Un grand bruit m’extirpa de ma torpeur dolorienne tandis que je reconnaissais la voix suave et empreinte d’érotisme exotique de Zav :
-       « Fais gaffe merrrrdddeeeeeuuu ! T’es bourrée ou quoi ? »

Samantha s'était lamentablement écroulée sur Sieur Zav. De biens belles positions comme on aimerait en voir plus souvent mais qui ne semblaient pas avoir l'effet non escompté puisque ce n'était que pur hasard et maladresse sensorielle de mon humble part.

J’avais omis que la lévitation, due à son caractère de flottement imperceptible, avait du déplacer un peu plus que je n’avais prévu  le corps voluptueux  de Dame Samantha, ce qui eut comme résultat, non pas la poussée d’Archimède ou le triangle de Pythagore mais plutôt la gueulante de Zav suite à la gravité newtonienne qui amena au déséquilibre de notre Grand Briard Blond aux deux chaussures noires.

La Demoiselle effarouchée ne perdit que peu de temps  pour placer :
« T’as parlé ou t’as pété ? »

Je n’eu même pas le temps d’esquisser un sourire que je me sentais encore muter !
Mais Merde …

je me dématérialisais ….








1 -  Le Cid, extrait acte I, scène 4 -  Pierre Corneille

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Et ben................Ça fait plaisir!Faut juste pas désespérer.

Voilà.

B.

Anonyme a dit…

Et ben....ça fait plaisir...
A+B