lundi, novembre 20, 2006

Des âmes... loin d’êtres en paix et bien loin de L’ËTRE.

Il fit un sourire à Ultimo qui était assis sur le rebord de sa table.
L’air d’un lendemain de cuite, la gueule de bois qui va avec, demandant qu’on lui porte un café…ultra serré.

Le moine se tenait là, debout, au milieu de ce qui ressemblait à une porte d’entrée ou à un passage…
Les mains croisées dans son dos, ces cheveux longs, serrés en petite queue de cheval et d’un blanc si pur (qu’ils paraissaient transparents) lui donnait un calme olympien que je n’avais jamais vu nulle part.
Comme venu d’ailleurs…de loin, très loin.
Son teint était brûlé et sa peau tellement fripée…qu’il était impossible de lui donner un âge mais je savais qu’il avait plus de cent ans…(mes longues années en recherche sur la longévité et la gériatrie me montrait ce grain particulier donné au centenaires et plus seulement), Il me rappelait l’un de ces moines Bouddhistes descendu tout droit du Tibet.
Sauf que…Son regard était d’un bleu si pale qu’il donnait l’impression d’être aveugle alors qu’il était loin de l’être… et sa façon calme et pausée de faire le tour de la pièce et d’observer qui d’entre nous se lèverait en premier tout en marchant vers Ultimo, comme si il savait… montrait clairement que ce personnage possédait un sixième sens… Non... un trente sixième sens…
Il était tellement anormal qu’il en était méchamment inquiétant.

Je me tenais en position foetale sous la couverture et j’essayais d’empêcher mon corps de trembler...
transie de peur, voulant passer inaperçue, me croyant encore une fois morte ou en train de mourir, mais épiant tout ce qui se passait par une minuscule ouverture.
Putain…je ne rêvais pas…, pourtant j’aurais vraiment, vraiment préféré.

Je ne savais pas depuis combien de temps j’étais réveillée, espérant lâchement que l’un d’entre nous se lève en premier et eu le courage qu’il me manquait pour regarder de plein fouet cet endroit et cet être si mystérieux….

J’avais peur parce près de moi sur un étal de céramique blanche (qui était incrusté de petits canaux et de fils de toutes les couleurs), se tenait Rono, allongé, apparemment endormi, et blessé.
Des ecchymoses sur son visage, ses bras, son corps, me laissaient penser qu’il s’était débattu, qu’il avait lutté, mais le plus épeurant, c’était son double, sur un autre étal tout près, allongé lui aussi semblant dormir, et plutôt nickel au niveau faciès, si vous voyez ce que je veux dire.
Son torse et l’endroit de son cœur étaient couverts de baisers, comme déposés là par des bouches, incrustés, gravés dans la peau comme des tatouages sauf qu’elles étaient en mouvements permanents comme si ces bouches n’avaient jamais cessées de parler.
Autre détail, chacun de ces doigts portaient au minimum 3 voir 4 alliances.

Du coup, je me demandais si le Ultimo que je voyais était le bon ou… le truand…Mais j'apperçue son double allongé mais ne pouvait voir qu'une chose de loin c'était le plaid noir qui recouvrait son corps au complet.

Je comprenais bien que nous avions tous un double près de nous et j’angoissais à l’idée de devoir me tourner et de voir le mien.
Une main se posa sur moi.
Plus fort que tout j’eu le réflexe de pousser le drap.
Le moine me scrutait.
Cesse de trembler me dit il.
Et les secousses stoppèrent immédiatement sous ses mains comme par magie.
Je regardais sur ma droite, Samantha dormait encore (la vraie). L’autre reposait là, le corps couvert de bonbons par endroit et elle avait une soixantaine d’années. Le dessus de ses mains était plein de ces petites tâches brunâtres de vieillesse. Elle avait sur son ventre 3 fœtus de tailles différentes et une main coupée, de type masculin, était accrochée à son poignet gauche.

Je tournais la tête, mon double reposait là, une plaie béante montrait mon cœur, ouvert et battant avec quelques lacérations saignantes, mon corps était lui recouvert de bandellettes blanches et mes yeux de pensements.
On me les avaient arrachés.
Je ne pu m'empêcher de repenser à ce rêve que j'avais fait.
Tout était là. Sauf les explications que le vieux moine m'avait donné en rêve.je lui demandé en Tibétain ce qui était arrivé à cette femme (parce que dans mon rêve je le parlais ) et je savais aussi que cette femme c'était moi.
Il m'avait juste répondu qu'il l'avait du purifié cette femme parce que la passion l'avait tuée.

Bordel de merde.

vendredi, novembre 17, 2006

Paix à Son Âme - Chapitre Seize - Y a Ziké ?

Je ne sais pas si c'était les doses de LSD que Slobo avait subtilement insérées dans le Diffuseur de parfum de l'autobus ou si les omelettes aux champignons ( ramassés par Zav étaient plus hallucinogènes que comestibles ) que nous avions mangé en cours de route mais je tiens à préciser ( ou plutôt à repréciser ) que tout s'est enchaîné très vite ...

Etait-ce mon cerveau qui absorbait les évenements plus vite qu'ils ne se produisaient ?
Etait-ce mes neurones qui implosaient aux abords de ma matière grise tandis que la réalité s'inoculait en moi ( et je suis poli ) par bribes, tel un film d'animation super 8 joué à 60 frames secondes ... je ne le saurai jamais ...

Toujours est-il que ( mais qu'est ce que c'est que cette expression bizarre ! ) le fait de me prendre la bouteille de bière de Rono en pleine face m'a vite remis les idées en place !

Je me rappelais vaguement de l'accident ...enfin plutôt du choc et des secousses le long de ma colonne vertébrale plutôt que d'images relativement nettes et précises de nos rocambolesques aventures ...

J'étais le premier à me réveiller, semblait-il. Il faisait sombre mais je pouvais entendre d'autres personnes respirer autour de moi,et certaines même ronfler, mais je ne citerai pas de nom afin de ne point vexer qui que ce soit ...

Etrangement, le lit sur lequel je me trouvais ( si c'était bien un lit !), ressemblait aux siéges des années 60-70 ..sorte d'orange coupée en deux ... à l'exception que ce lit était foncé et assez grand pour dormir au moins à deux.

A l'instant ou je posais le pied par terre, une faible lumière bleutée remplit subtilement la pièce.
En fait elle était énorme ( je parle toujours de la pièce là !). C'était une sorte de dôme gigantesque sans fenêtre, strié par des barres vraisemblablement en métal avec de nombreux objets divers que je n'arrivais pas encore à identifier précisement.
Surement des résidus de ma confrontation avec la bouteille de céreales liquides et de levure fermentée ...

Je n'étais pas inquiet ... et pourtant j'aurai dû l'être !
Je n'avais aucune idée de l'endroit ou nous étions. Tout le monde semblait être là.

Alors que j'avançais vers un coin de la pièce ( enfin un coin ...pas évident à dire dans une pièce ronde ...un endroit quoi ...pfff ) qui semblait scintiller plus que les autres comme s'il m'appelait intérieurement : '' He oh ...Ultimoooooo .... Hééé ooohhh !! ''
( Si j'en vois un qui rigole ...je le marave ...)

J'avançais néanmoins ( et pourtant mon odorat est trés important pour moi ) avec prudence car le fait de ne plus me souvenir des dernières heures passées commençaient à faire son effet sur ma conscience morale judéo-chrétienne ...
J'espérais de pas avoir commis trop d'impairs ( mèables ou plutôt peu palpables pour les autres au réveil ) afin d'éviter tout conflit intra-utérin lors de la résurgence de mes amis autour de moi ...

Bizarrement, je ne me reconnaissais pas penser ... quels étaient ces mots étranges, ces phrases tarabiscotées que j'eusse utilisées dans ces moments d'abandon propices à la poésie, à l'errance littéraire et artistique dans des méandres lamartiniens digne de Lautréamont ...

Soudain, un doute m'habitat ...
Et si nous nous étions faits capturer par des extra-terrestres ...

Au même moment, j'entendis une voix derrière moi ...

vendredi, octobre 06, 2006

Paix à son âme. commence par la sienne... - Chapitre je ne sais plus combien par je ne sais plus qui

Paix à son âme. commence par la sienne ... Chapitre XV by Shandrika

J'essayais de ne pas sentir la tôle qui mâchait le côté droit de mon visage.
C'était froid...et le sang qui coulait, faisait glisser ma face qui rebondissait sur le métal.
Je me sentais comme un pantin.
Je ne maîtrisais plus rien, si ce n'est ma pensée qui me disait que j'étais peut être en train de faire le grand voyage...
celui ou tu n’as pas de bagage.
Celui ou tu n'as plus besoin de rien.

Seulement d'être toi ...Dévi.

Pourtant je les aimais les voyages...Ils m'avaient tant fait rêver.
Celui ci, bien qu'ayant toujours eu conscience que je le ferais un jour, était loin de ressembler à l'idée que je m'en était fait.
La mort faisait pour moi partie intégrale de la vie. Et j'avais toujours su, qu'elle arriverait quand elle devrait arriver.

Tout était mélangé, étais je en train de crever? Comme ça, connement dans un bus qui dérape? J'avais toujours eu peur en voiture? Était ce pour cela que je devais partir de cette manière?

La seconde précédente je parlais avec Sam, avant que...
Qui était Sam?
J'entendais des grognements et des râles...Tous ces gens dans ce bus...Ceux que je connaissais....ceux que je connaissais depuis peu...ceux que je ne connaissais pas...
Qu'est ce qu'il se passait?

Juste avant cette seconde précédente, j'écrivais ce roman.
Avec Druzi et Ultimo...je pensais à les remercier car ils m'avaient l'un et l'autre fait un beau cadeau. Lui en me poussant à écrire, ce que je n'aurais sûrement jamais osé faire...et elle par son inspiration si riche et délirante.

J'étais pourtant bien là. Mais où était Shandrika vraiment?

Dans la phase paradoxale d'un de mes nombreux sommeil?
J'allais me réveiller? Voir ma table de nuit sur ma droite et le jour qui se levait dans la lueur de la fenêtre de ma chambre...Dans ma maison, rue de la visitation.
J'allais comprendre très rapidement que j'avais eu la chance encore d'entrer en ECM (état de conscience modifiée) et qu'il avait encore été donné à mon âme la possibilité de voyager...

De ce vivant, il y avait bien des choses et des gens avec lesquels je ne devais pas flirter. Je le savais.
Les drogues et les manipulateurs (conscients et inconscients).
Dans les deux cas je me savais condamnée. J'avais déjà eu à faire à eux et le prix si chaire- ment payé avait laissé quelque part dans la mémoire de mon cerveau, des marques indélébiles.
Il y a bien des voleurs qui déroberont une, deux, trois fois ou quatre avant de se faire prendre...Moi je n'avais même pas le droit de commencer. La leçon avait été apprise et bien enregistrée.

13h46. La clinique est fermée. Je suis seule dans le bureau. J’ai besoin d'écrire. Le mental fait des siennes et ça se bouscule...Rien de mieux pour évacuer...ensuite j'irais marcher pour essayer de trouver un coin de verdure (pour respirer et me ressourcer) dans cette ville grise et moche qui ...m'étouffe...

Il est dans l'après midi, je le sais parce que je vois le soleil et il n'est pas à son zénith. Il y a aussi cette buse qui tourne en rond dans le ciel. Elle prend du gaz...comme on dit en terme de parapentiste. Je le sais parce que j'ai volé... un jour. Les vents se réchauffent à des heures bien précises. 11h le matin, 17h l'après midi.
Ceci à l'heure des cons d'humains, ça va de soit...

L'heure du soleil est pourtant bien plus réelle mais plus personne ne le voit.

Ce dessin gravée dans ma peau. Cet oiseau symbole de liberté.

J'en déduis donc que je suis allongé sur la terre…J’ai mal partout.

Quelqu'un dit quelque chose.
Je ne comprends pas bien.
J'entends...
Dévi!
Dévi réponds!

...mais qui est ce qu'ils appellent?

Des mains sont sur mes épaules et me secouent comme un prunier.
J'ouvre les yeux.

L'instant d'avant il n'y avait rien qui allait avec rien.
C'était le déséquilibre le plus complet.
Je pensais à mon jardin, carré lui…et l’harmonie revenait.
Je lui sourie mais je ne sais plus très bien pourquoi et à qui.

Les gens étaient tous là. Même ceux qu'on aimait pas. Et j'étais juste soulagée de les voir en vie. Cette expérience me donnerait elle davantage de coeur?
Plus très sûre d’en avoir un. Pourtant il allait peut être falloir que je me relève et que je trouve le courage…encore…d’aimer.

Le bus finissait de brûler par endroit.
Il restait 3 sacs.

23h12: Je me sentais fatiguée. J'avais besoin de me retrouver. Ces derniers temps je m'étais éloigné de celle que je suis.
Par amour? Pas vraiment... Par connerie Oui...
Il était grand temps que je reprenne mon chemin. Celui ou je vis à la manière de la paix, ou je respire l'air de la liberté.

Est ce que j'avais eu la chance de mourir les yeux ouverts?

dimanche, septembre 17, 2006

Cékankon Narrive (ch XIV by Druzilla)

Un petit colibri se rassasiait dans un pétale de fleur non loin de moi. Des milliers de bourdonnements anonymes se faisaient entendre alentours. Je me sentais plutôt bien.
Une nouvelle journée s’annonçait… belle, ensoleillée, chaleureuse…

Enfin, ça s’était les prévisions à mon réveil … ici ce n’était pas un camps de vacances … et Ramon ramonait tout le monde pour que personne ne l’oublie !

Tout d’abord, après s’être assuré que Rachel avait bien passé la nuit et qu’elle était en état de continuer il avait fallu ranger nos affaires dans l’affreux autocar, et effacer les traces de notre passage en ces lieux sauvages et préservés.

Puis toute l’horreur du voyage s’était à nouveau manifestée.
Ramon me faisait penser à un psychopathe de la route… il alignait les virages et rectifiait les lignes droites, il s’enfonçait comme un malade dans les nids de poule (ou plutôt de vache vu la taille), il slalomait entre les zigs et les zags, et en plus je crois que je détestai son air de pilote de chasse (d’eau).
Chaque mètre gagné sur le chemin qui nous menait vers nulle part était une victoire qui relevait du miracle…
A la fin de la journée, proche de la lobotomisation à entendre le moteur claquer dans mes oreilles et à ne rien fixer d’autre que le crucifix imaginaire que j’avais mentalement projeté sur l’énorme tonsure du crâne de Ramon, j’essayais de m’intéresser au paysage…
« Tiens, regarde Dévi, un bébé pingouin sur la gauche … »
« Tu y’es pas Sam, c’est pas un pingouin, ça ! c’est un N’OR-NI-THO-RIN-QUE»
« Ha ! c’est pour ça qu’il est pas noir alors… ? »

Un peu plus tard…
« Tiens regarde Dévi, un bébé ours sur la gauche… »
« Mais tu n’y’es pas Sam ! c’est pas un bébé ours, ça, c’est un panda »
« Hein ? Ha oui ? t’es sûre ?? Il avait pas de tâches autour des yeux »
« Mouais, t’as raison, j’crois que c’est moi qui a des tâches sur la rétine »
« Bin, tu sais Dévi, si t’arrêtais de faire le poirier sur le siège … peut être que tu verrais les choses sous un autre angle. »
« Nan, tu y’es pas Sam, c’est justement pour les voir sous un autre angle que je fais cet exercice de yoga. »
Bon, je ne pouvais pas insister plus d’autant qu’elle avait relativement raison, même si je n’avais pas tout à fait tord non plus.
« Hey ! Dévi, regarde sur la gauche… c’est un serpent à sonnettes enroulé sur lui-même qui suit la camionette!! »
« Han nan !! tu y’es pas du tout Sam, je crois que c’est une suspension qui vient de nous quitter !! »
«Ha ! merde ! paix à son âme alors !... Dévi … si on doit finir comme cette suspension … j’veux dire, en vrac sur le bord de la route… sache que… »

Je ne puis finir ma phrase… nous entamions un long dérapage contrôlé mais dans la catégorie ingérable ; et dans le sillon de poussière que soulevait le blocage des roues je croyais voir en plus des pièces mécaniques qui dansaient autour de notre charrette, la silhouette d’une personne connue mais décédée depuis longtemps qui venait sans doute me chercher …

mercredi, août 30, 2006

Les tribulations de Samantha Met l'Bronx (chap XIII) by Druzilla

LES TRIBULATIONS DE SMB (SAMANTHA Met l’Bronx)

Enfin ! Enfin, le car s’était arrêté… enfin, et re-enfin, devrais-je dire, il s’était pour le moins immobilisé pendant quelques instants…. Je suis bien certaine que St Christophe n’avait jamais eu à dépenser autant d’énergie pour faire son boulot, même un jour de grand départ sur l’autoroute des vacances, pour assurer la continuité de nos (encore jeunes) destinées…

Nous étions « garés » entre un rocher qui menaçait d’éboulement, un ravin avec vue sur le vide et les rochers qui entourent le vide, et un lacet de route en épingle ; de l’autre côté nous disposions d’une petite plaine boisée, un peu pentue pour une plaine, certes, et avec un mignon petit ru qui serpentait entre les buissons…
Mon analyseur personnel venait de mettre en route mon dédramatisateur automatique de situations critiques… : nous nous trouvions donc en pleine montagne sur une route au milieu de nulle part qui devait sans doute allez encore moins ailleurs… mais bon… on était là pour ça.
Tout le monde était arrivé à sortir par la porte ouverte à tout jamais (vu le coup de pied latéral d’Ultimo pour la décoincée)… tout le monde était de la même couleur … entre blanc clair et jaune très pâle …mais en tout cas, tout le monde était visiblement soulagé, d’une façon ou d’une autre, nerveusement ou physiologiquement parlant…

Ramon donna des ordres aux garçons pour qu’ils installent le bivouac de la nuit… les filles étaient chargées de ramasser du bois pour le feu de camps…
Zav voulait partir à la chasse aux sangliers avec les clubs de golf de Seb Lacaille qui ne se décidait pas entre le prêt et la location de son matériel, et qui voulait vérifier absolument avant toute décision les petits caractères de son contrat d’assurance …Chacal éructait de joie …
Rachel peignait la girafe … Rico faisait le zèbre en essayant de se fondre dans le paysage… il devait essayer une tactique de camouflage par mimétisme de la flore environnante ( ??? il y avait encore quelques progrès à faire)…
La nuit en haute montagne tombe très vite … le camps était à présent installé… il faudra à l’occasion qu’on puisse vous décrire ce qu’on appelle un « camps » en haute montagne à la mode de chez Ramon notre guide vénéré …
Bref, celui-ci était pour l’heure en train de caresser sauvagement sa guitare pendant que Rachel ondulait des hanches et mettait l’animation en allumant ici et là des bribes de … de … de « chépakoi » d’ailleurs …
J’étais toujours dans le même état d’esprit que dans l’autocar, et j’admirai Dévi qui semblait posséder ce pouvoir suprême de gérer sa relaxation en puisant dans des postures « yogastiques »… Elle donnait l’impression de flotter et de se décorporer (là je ne faisais pas allusion à son vomi !)
Après avoir partagé un petit bain improvisé comme des naïades avec Dévi, j’avais ressenti cette irrépressible envie et besoin de m’isoler encore … je devais faire le point sur différents nouveaux aspects de ma vie…
Un bref coup d’œil sur mon passé : une enfance heureuse, une adolescence tumultueuse, une vingtaine ravageuse, une trentaine houleuse … et trois enfants, Riri, Fifi, et Louloutte…
Un mariage, un divorce…(j’avais bien dit bref, hein !) et maintenant un cœur tout nouveau qui recommençait à battre amoureusement…avec cette envie de vouloir n’appartenir qu’à un seul être ; d’être pour lui, ce qu’il serait pour moi ; de tenir SA laisse alors qu’il serait MON maître!
Combien de fois dans une vie rencontrons nous ce cas rare ?? Je pense qu’avant tout il faut y croire, et surtout le vouloir…

Derrière mon petit buisson, à l’écart de tous, je me laissais allez à mes profondes pensées quand des craquements secs près de moi me firent penser que je ne devais plus être tout à fait seule… je me levais d’un bond en trois mouvements désynchronisés, d’une part, pour avoir l’air de faire quelque chose de naturel, comme de la botanique nocturne, et d’autre part, pour ne pas me faire piétiner bêtement…
C’était Ultimo qui visiblement cherchait également un endroit à l’écart du « monde »…
Son air soucieux m’attrista encore un peu plus… il traversait une terrible épreuve et toute ma compassion et celle du monde ne pouvait lui être d’aucune utilité… de toute façon, Ultimo était de ces âmes torturées qui prenait toujours à son compte les erreurs des autres. Ultimo était quelque part entre « l’agneau de Dieu » et « le justicier solitaire ».
Je m’étais attachée à cette grande masse sculpturale, ce faciès ténébreux et je me surprenais toujours à quêter un sourire fortuit qui lui aurait échappé et qui lui aurait éclairé jusqu’à l’intérieur de ses pupilles sombres.
Le soir de l’étape chez Dévi, il s’était un peu confié à moi : alors que nous nous connaissions depuis longtemps grâce à nos relations de marketing, nous n’échangions que des propos superficiels et anodins. Cela m’avait donc paru un peu bizarre, et m’avait même un peu gêné aussi…j’avais mis cet étrange échange de confessions sur le compte de la magie du jardin créé par Dévi, ces délicieuses odeurs de plantes aromatiques pouvaient vite monter à la tête … surtout associées avec des Mauresques et des petites poires…
Il est des blessures qui ne se referment jamais ; c’est vrai, et en plus, dans la catégorie Maso, certains choisissent volontairement cette option, c’est comme cela que je voyais Ultimo…
Après quelques échanges de banalités j’essayais à nouveau de le déculpabiliser quand les feuillages de MON buisson se mirent à nouveau à s’agiter… décidément !!
Ultimo comme à son habitude prompt à parer une attaque d’humanoïdes téléportés s’était déjà précipité de l’autre côté, quand apparût la tête de Dévi … un peu déconfite (hure !!)…
Un silence long comme un ange passa…

Un cri déchira les entrailles de la nuit, et nos tympans…
Près du feu de joie, Rachel avait le feu aux fesses … et ce n’était pas qu’une image ! L’odeur des vêtements brûlés semblait nous parvenir simultanément…
En un clin de tour de main Ramon l’avait propulsée sur le sol et finissait d’étouffer les dernières flammes en lui tapotant le derrière (en vrai gentleman) de son étui à guitare … il aurait pu tout aussi bien l’achever à coup de pelles avais-je pensé à ce moment là … (aïe ! pour mon prochain karma)…
Les secours commençaient à s’organiser … enfin… chacun cherchait à donner sa meilleure recette pour atténuer la douleur que provoquaient les brûlures sur les fesses de Rachel… Zav suggérait d’y étaler du beurre et des pommes de terre ( ?) Rico y aurait bien ajouter une pointe de persil, Seb envisageait d’appeler son propre service d’intervention de rapatriement-de-toute-urgence, Chacal n’en pêtait pas large… Ramon examinait son étui de guitare qu’il avait cabossé dans un excès d’humanité et déclara d’un air morne …
-« les brûlures sont superficielles… ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort … la nature fera son travail … si elle passe la nuit, elle viendra avec nous … dans le cas contraire nous la laisserons ici demain avec un peu de provisions en attendant qu’un hélico vienne la récupérer »
Au moins Ramon savait-il prendre des décisions plutôt … contrebalancées !!
Ce soir là, en « «m’endormissant » après avoir vérifié 290 fois qu’aucune bestiole à pattes, à ailes ou à dard ne s’était faufilée dans mon duvet, je rêvais qu’un hélico emmenait Rachel et se crachait malencontreusement sur les rochers en contrebas de notre camps …(sûr ! mon capital karma allait encore être bien entamé).

lundi, août 21, 2006

Pause vomi et confits - danse au coin du feu…

Ou l’impossible secret de paix à son âme…
Chap XII by Shandrika.



J’ai beau enfoncer mon pouce sur le repli cutané intérieur de mon annulaire gauche et me concentrer sur cette position des Mûdras, il n’y a rien à faire…ma sensibilité aux conditions météorologiques et à l’altitude deviennent un véritable enfer…

Même le paysage pourtant époustouflant de beauté, n’arrive pas à me faire oublier la douleur.
La route est tellement tortueuse et remplies de nids de poules, que ça me rappelle celle du Laddack en Inde du nord...j’ai un flash rapide sur mon arrivée au Tibet et ma rencontre avec cette homme…mais il disparaît aussi vite de mon esprit qu’il avait pu le faire dans la réalité…
Pour clôturer le tout, mon estomac est en train de fusionner avec mon cœur et il est au bord de mes lèvres…

Je regarde le sommet de cette montagne qui me paraît encore peut être accessible… mais pas pour aujourd’hui…

Je n’ai pas d’autres choix que d’aller dire à Ramon de stopper en espérant ne vomir sur personne au passage…(surtout ceux qui dorment en faisant des O avec leur bouche…)
Il est pourtant tout près, mais ça me prend un effort considérable.
Je m’approche de lui. Il me regarde en souriant et lance…
- Un p’tit pipi ?
Il retourne la tête droit devant concentré sur ce chemin, dont personne ne connaît la fin …

Je suis fébrile…mes jambes trembles…et j’ai l’impression d’avoir 2 de tensions…
Il se tourne de nouveau vers moi …avec un sursaut de la tête et vu ses yeux, j’ai l’impression d’avoir un gyrophare avec un écriteau sur le front qui signale Attention Vomi ! …
- Put….OK tout le monde…je vais freiner !
- Je Freeeeeiiiiiiiinnnnne !!!!!
Il est debout sur la pédale…Ses 2 mains indiquant un parfait dix heure dix, comme greffées sur l’immense volant marron en plastique…
Un crissement de ferraille se fait entendre et je me demande si il existe encore des disques sur les supposés freins…
Je ne sais vraiment pas ou El direktor avait dégoté ce bus…
Je suis devant la porte et j’espère qu’elle s’ouvre…mais…rien…Ramon s’excite sur le bouton…et commence à jurer…
- Put…de bord…de porte à la mords moi l’nœud… !!!
Je retiens une première éructation…mais je sais qu’à la prochaine, je ne pourrais pas faire dans le détail…
Ramon s’acharne à coup de pieds…Ultimo nous pousse un peu.
Il penche tout son corps sur la gauche, sa jambe droite à l’horizontale, la porte ne résiste pas au seul impact, franc et sec mais au combien efficace.
- Tu t’es ouverte pour moi tout à l’heure sans que je te le demande…et fini sa phrase en marmonant...Entchou…de porte…

Juste le tant de courir quelques foulées au milieu de la poussière et juste le temps d’empoigner mes cheveux longs pour ne pas mélanger le tout… (Ça pourrait faire désordre…Dési…Désordre…Tiens ça sonne bien Dési Désordre…Moi qui songe à le changer….)

Mais revenons à mes moutons…

Je dégueule…y’a pas d’autres mots…
Mes yeux s’entrouvrent et j’aperçois des chaussures…
Une main bazanée me tend une bouteille d’eau…
- Ça va aller Dési ?
Dési…Il n’arrête pas d’écorcher mon prénom et je ne peux m’empêcher de répondre
- Oui Mickey...
- Bon…tu n’as pas perdu ton sens de l’humour…

Il tourne les talons et de sa voix sûre, dit
- Ça va aller.

Je le trouve sympathique, plutôt discret, pourtant sa présence est entière, malgré son manque de sourires et son cynisme, ma confiance en lui fut quasi spontanée…mais quelque chose de plus profond chez lui, est fascinant. C’est cette distance, comme un mur autour de lui, qu’il rend infranchissable à son bon vouloir. Ce mec s’est blindé. C’est évident, et pour avoir une certaine connaissance du human kind, j’ai constaté que souvent, cela révèle de grandes souffrances.
Depuis 3 jours, j’ai eu le temps de le regarder agir avec les 2 autres filles du groupe.
Il est pas franchement agréable avec Rachel (et je me dit que je n’aimerais pas être à sa place), par contre, un lien intime existe entre Samantha et lui. Enfin il ne laisse rien paraître évidemment, à l’exception de quelques subtilités…ce que je sens, c’est que Samantha qui le connaît depuis de longues années, sait exactement ou se trouve la porte dans le mur.

Le tube de dentifrice dans une main et la brosse à dent dans l’autre, je marche en direction du soleil. Je grimpe un talus, histoire d’avoir une vision générale du décor et je me tourne. Il n’y a rien que j’aime autant (et c’est pas grand-chose, mais ça suffit pour me réconcilier avec la vie), que lorsque mes yeux ne sont pas stoppé par quoi que ce soit dans leur course et qu’ils peuvent admirer à leur guise le ciel et la terre se toucher, le plus loin possible.

Le bus est là, planté au milieu de la route et nous au milieu de nulle part… manifestement il n’en bougera plus et nous non plus, vu que les gars sont en train de descendre
les sacs.

Rachel parle à son cellulaire? en faisant les cents pas …Vision plutôt étrange pour moi…

Rono soulage sa vessie en admirant le paysage. Il pisse en souriant. Ce garçon dégage de très belles choses.
Il a la spontanéité et la fougue du lion mélangé à une sensibilité et une douceur qui font penser à l’agneau.
Le tout masqué sous une tonne d’humour…
Ses yeux sont d’un bleu…j’ai osé m’y aventurer, mais sans y rester…il y a quelque chose de troublant. Et quand on est un peu observateur, on sait que les regards peuvent être de très beaux moments ou magie et silence font leur apparition…



Je descends vers la rivière…
L’eau est claire et j’ai la chance d’apercevoir quelques truites arc en ciel. Elles sont splendides avec leurs petites tâches de couleurs chaudes parsemées tout le long de leur corps… ça me donne l’impression, tout à coup, qu’elles prennent un bain….Mais de soleil.

Mon esprit s’égare…Et elles me donnent envie de les rejoindre…mais les deux mains dans l’eau plutôt fraîche, je me contente de rincer ma bouche et d’asperger mon visage.
Bien que le bain me fasse vraiment envie…
Samantha arrive et me fait signe… avec du gel douche…évidemment.
J’aime sa compagnie et surtout le fait que plus les jours passent, moins nous avons besoin de nous parler. Comme si elle savait ce que j’apprécie, et vice versa…belle complicité.

Elle commence à se déshabiller et me transmet le petit coup de pouce qu’il me manquait pour oser.
Je fait de même, abandonnant espadrilles, jeans et dos nu aux pâturages…
J’arrêterais ici pour la description de cette scène… préférant, laisser libre cours, et guise à volonté, à l’imagination de chaque lecteur et lectrice.

Ramon s’acharne encore…mais cette fois ci, c’est sur le pot de confit de canards…Beaucoup de choses lui résiste, on dirait.
Le menu avec lui est toujours comme un paquet surprise! Souvent bien de chez lui. Attaché fièrement à sa région…le sud ouest.
Ramon n’est pas typé, il est typique.

Des étuis de guitare sont posés près de lui. Ce décor et tout les éléments qui l’accompagnent, m’inspirent une douce soirée, faite de rires, de musique…
Il ne manque plus qu’un feu…Que je commence à délimiter par des petits rochers, en forme de cœur… tiens, pourquoi pas…

L’atmosphère de la dite soirée se passe exactement comme décrit ci-dessus. Rachel parfaite de sa personne nous y ajoute en plus, quelques pas de danses…un peu langoureuses certes, mais parfaites, je dois bien l’avouer…et pour le plus grand plaisir de chacal qui commence à bien porter son nom…puisque….à la regarder comme il le fait , ces dents risquenmt de s’allonger…(Va-t-il se mettre à baver ?....)

Rono à l’air de bien profité du spectacle…Nos regards se croisent et il me souri malicieusement…pense t il se que je pense ?
La perfection de la miss me dérange t elle parce qu’elle est tout ce que je ne suis pas ? Sans aucun doute. Je le sais bien.
Et comme navrée de moi-même, mais sachant dédramatisé ce genre de questionnement chez moi, elle m’inspire soudainement l’envie…
De faire pipi !

Je m’éloigne vers la rivière en quête de quelques buissons qui pourraient me servir de pare avant. Je descends dans la pénombre, et trouve un petit coin idéal. Je baisse mon pantalon et je m’accroupie…

Quand une voix dit…


- Je ne pardonnerais jamais à Grâce ce qu’elle a fait à Azu. Ma vie sans….(la voix cesse un moment) …Ma vie sans les petits et sans …elle…, est comme l’enfer.
Je reconnais la voix d’Ultimo.
- Je suis un vrai con.

Samantha réponds.
- Ne dis pas ça. Ce n’est pas toi qui l’as envoyé à l’hôpital avec toutes ces blessures.
- je voulais juste la protéger…. Tu comprends ? Si seulement Grâce ne l’avait pas tabassé comme elle l’a fait.
- Ultimo je comprends… Mais elle peut encore sortir du coma. Tu le sais.
- Même si elle s’en sort…Azucsena ne me pardonnera jamais de lui avoir fait vivre ça.

Je passe les détails de ce que je j’entends sur les blessures affligées à Azucsena par Grâce.
Je me contente de comprendre qu’il était marié avec Grâce et qu’ils avaient des enfants.
Et qu’il était manifestement tombé très amoureux d’une autre femme, puisqu’ il dit d’elle à moment donné, qu’elle était son autre moitié.
Je suis soufflée de l’entendre parler comme ça.
Je sens, que je ne devrais pas être ici et que je n’aurais absolument pas du entendre ce que je viens d’entendre.
Je me relève, monte mon pantalon vite fait et me dépêche de fermer la braguette, mes gestes sont saccadés, comme voulant fuir pour oublier le plus rapidement possible ce moment, ce secret.
J’avance d’un pas en levant la tête, ma course est stoppé nette.

Ultimo est devant moi. Je ne l’ai jamais trouvé aussi grand.
Je ne vois rien d’autre que ses yeux noirs qui me fixe si profondément que j’ai le sentiment qu’il voit ma verrue sous mon pied gauche, et qu’il entends mon cœur battre à 200.

À défaut d’avoir, en plus, mes 2 pieds dans ma pisse, je crois….que je suis dans la merde.

jeudi, août 10, 2006

Chapitre Onze - le voyage des Tripes - et pas à la mode de Caen by Ultimo


Jour Deux : Sept heures zéro deux du matin

Le bus semblait vaciller de chaque côté de la route ...comme si personne ne le conduisait ...
mais on ne se renversait jamais ...ni ne tombait dans un des ravins avoisinants ...
J'ouvrai de temps en temps un oeil pour voir si notre Guide vénéré Ramon et
néanmoins chauffeur de bus était toujours aux commandes !
Je pense que c'est la vingt-quatrième Mauresque qui a du mal passé !
Pourtant c'est que du Naturel ...ça devrait pas faire de mal. Faut dire que quand Rono
a téléphoné à Slobo El Direktor pour le ramener au garage, le sus-nommé Slobo est revenu
avec 5 bouteilles de 2 litres de Ricard, souvenir d'un passage en Andorre la semaine précédente !
Alors forcément ...on a fêté ça ...
Forcément ... j'ai un peu mal au crâne ce matin
Fortes ces mandibules qui semblent me hacher la cervelle en steak tartare ...et sans câpre svp ...
Je ne me souviens même pas être rentrer dans l'autobus. Pourtant tout le monde semble être là !
Ramòn. au volant, discute avec Slobo et Rono ... Ils boivent quelquechose. J'ose espérer que c'est un bon café !
Allez ...je sors de ma torpeur, fidèle à cet adage savoyard : Dormir c'est mourir .... et je tente de rejoindre l'avant du véhicule.
Je me retourne un instant pour voir Zav affalé de tout son long sur la banquette arrière.
Rachel semble aux Anges entre Seb et Chacal profondément endormis eux aussi ... la bouche grande ouverte.
Rico semble avoir autant mal au crâne que moi mais il réussit à se faire un oreiller confortable avec son sac de laptop et des
couvertures de survie trouvées sours les sièges.
Dévi semble endormie mais elle est assise bien droite. Elle paraît méditer ... je m'approche d'elle et aussitôt elle ouvre un oeil !
Elle sourit, me souhaite une bonne journée et referme son oeil ....
Etrange Jeune Damoiselle qui nous accueillit avec tant de gentillesse.
A tel point que je me demandais si ce n'était pas un guet-apen du genre à la fin du repas :
"... au fait c'est 250 $ par personne ... j'avais oublié de vous prévenir"
Mais non ...même pas .... cela m'avait redonner un tout petit peu confiance envers la société occidentale ...
Samantha, elle dormait profondément juste en avant de Dévi ...comme si elle avait senti
qu'elle pouvait lui faire confiance. Je manquais de m'empaler dans ses chaussures à bout pointu en essayant d'avancer
dans le couloir du bus mais je réussi à me rattraper à une des barres de soutien. Décidément,
la mise en forme risquait d'être pas mal plus difficile que je ne le pensais ...
En me rétablissant, je pouvais voir que nos deux autres couples étaient absents ... à moins qu'ils ne dorment dans le coffre
ou sur le toit ...
J'arrivais péniblement à l'avant. Effectivement, ils ne buvaient que du café.
" - Avec une petite poire ... aussi mais pas avant 9 heures ...ce serait péché sinon ... "
me lança Ramon en evitant de justesse un lapin au bord de la route !
"- Dommage ...ça aurait fait un bon civet pour ce midi ça !"
relança Rono arborant un magnifique tee-shirt sur lequel on pouvait lire : DELUXE MAN !
" - Bois ce café et ferme les yeux .... avec cet arôme ..tu as l'impresssion d'avoir conquis
toute l'Amérique du Sud ... ou au moins l'Amérique Centrale" me lança Slobodan ...
Et en absorbant cette liqueur noire ...je sentais qu'il avait raison.
Je finis le café en silence.
Je décide de voir le paysage de plus proche en me mettant proche de la porte d'entrée.
Les gars rient fort mais je n'ai pas entendu la blague. Je n'ose pas demander, de peur de
rompre cette harmonie de l'Instant ... tant pis ...
Au moment ou je m'appuie sur la porte du bus, je tourne imperceptiblement ma tête vers Ramon qui hurle soudain :
" Fais gaffe ..la porte décccccccccc........."
Trop tard... la porte venait de s'ouvrir et je me tenais à la main courante qui me faisait office d'accoudoir juste quelques secondes avant ...
Je n'avais pas entendu la suite de sa phrase mais je me doutais bien que c'etait un problème avec la porte.
Je pensais voir ma vie défiler en quelques secondes ...mais rien ... que dalle ...niet ..peau d'zob !
Je flottais dans les airs...et cet instant me parut une éternité ...
Purée ... moi qui voulait me changer les idées et sortir de ma piètre existence ...J'étais servi !
Intérieurement, j'étais déjà complètement ravagé ...
Chapi et Chapo me manquaient mais bon cela faisait un moment et malgré l'habitude ...
j'avais toujours le coeur déchiré.
Je ne pensais pas pouvoir retrouver la paix ...mais peut-être quelques instants de bonheur ici et là ...
parfois ...
de temps en temps ...
mais bon ...
faut dire que là ...
c'etait mal barré ...

mercredi, juin 14, 2006

Le cauchemar du moche car (ch.X) by Druzilla

Le cauchemar du car moche,
Vu par Samantha Mel Brooks



Je crois que cela c’est passé juste avant le départ … à la montée dans l’affreux mini car qui devait nous conduire sur la route de l’aventure … une sorte de char à 4 roues, avec des fauteuils rembourrés aux noyaux de pêches, une couleur jaune canari dominante avec quelques bandes violettes sur les côtés…
Pas de clim, pas de toilettes, pas de bar, pas de télé….une galerie pourrie sur laquelle il fallut bien hisser les bagages de tous, ce qui ne fut déjà pas une mince histoire …
Et il est arrivé : Un bon coup de blues, un bon coup de spleen… un ressentit de solitude exacerbée… je regardais les participants présents, les femmes surtout …
Il y en avait 3 en tout sans me compter.
Deux d’entre elles étaient en couple, elles allaient bien ensembles aussi bien dans la discrétion que dans la transparence. La troisième fille faisait un peu bande à part, et passait son temps à lorgner, sans même s’essayer à la discrétion, tout ce qui se présentait comme paires de fesses ou de pectoraux masculins sous son œil « disséquateur » … cette fille me fît l’impression d’une mante religieuse et intuitivement je su qu’elle ne serait pas une « alliée ».
J’allais me sentir bien seule… mais bon, je devais me faire à l’idée de ce qui allait être « mon nouveau quotidien » et les garçons de la bande semblaient en revanche tous sympas dans l’ensemble sauf bien sûr le couple propriétaire de la défunte fiotte Panda que j’avais littéralement escrabouillé accidentellement (même que c’était pas ma faute !) et leurs amis le couple clone.
Vu le nombre de places réduites dans le car au prorata du nombre de participants, vu aussi la taille de certains personnages par rapport à la largeur des sièges… le voyage fût long et franchement pénible …
L’épisode où Jim, l’homme aux mocassins à glands, s’est mis à vomir fut particulièrement éprouvant … j’étais juste placée derrière lui quand le jet de bile est partit droit devant comme une fusée éclairante de 14 juillet sur le costard Beau Gosse de Seb Lacaille.
Heureusement pour lui, Rachel s’était empressée de le délester de sa veste et de sa chemisette afin de lui prouver ses talents de toiletteuse…
Ensuite j’ai cru finir asphyxiée quand Zav a décrété qu’il allait enlever ses chaussures parce qu’il préfèrait ses odeurs d’orteils aux pêts délicatement ciblés du Chacal…
Ryco et Ultimo s’essayaient aux « doigts de fer » (comme les bras mais avec les doigts) et
Ramon comptait les points sur ses doigts à lui, sauf que je me demandais ce qui adviendrait du 11ème point quand il arriverait … d’autant que c’était quand même lui qui tenait le volant.

Il restait encore 1 heure avant d’arriver à notre première étape…
Je posais le front sur la vitre, peu importait au fond cette agitation, j’avais besoin de me vider les nerfs, je fermais les yeux et m’isolais mentalement, ma blessure au front me lançait un peu, la ceinture de mon pantalon me compressait la vessie (l’inconvénient des tailles basses), il faisait chaud et lourd… vers quel autre cauchemar roulais-je ?

jeudi, juin 08, 2006

Entre chien et loup, la paix gagnait elle son âme… ? (chap IX) by Shandrika.

Le soleil commençait à diminuer et le pavillon lui, à s’illuminer…
La grosse chaleur avait disparue et à sa place régnait cet air doux et presque frais de fin de soirée.
C’était l’heure préférée de Dévi.
Parce que..., "presque" parfait.
Entre chien et loup. C’est comme ça qu’elle l’appelait.
Et alors que l’air ambiant semblait s’apaiser, sa petite vie elle, semblait se remplir de désordre, de déséquilibre…
Mais comme toujours, c’était pour elle d’une logique implacable.

Sauf qu’elle était bien loin d’imaginer jusqu’ou cette infime anarchie l’emmènerait.

Samantha se pencha discrètement vers Dévi pour lui chuchoter quelque chose.
Son mouvement fit entrouvrir son joli chemisier blanc, qui à son tour révéla …un magnifique décolleté.

Dévi songea secrètement, l’espace d’un instant, à cette fente que formaient ces deux seins si généreusement blottis l’un contre l’autre…
Elle imagina une main halée et délicate, y poser une enveloppe…comme un secret…
Mais les quelques gouttes de sang qui avaient entaché cette pureté la ramenèrent à la réalité.

- Je te parie c’que tu veux qu’Ultimo ne touchera pas à la confiture de rose…


Elle avait l’air de bien le connaître...
Dévi lui suggéra de changer son chemisier. Samantha accepta.
Elles ramassèrent quelques assiettes, miettes et autres victuailles, et traversèrent le hall pour se diriger vers l’escalier.
Au passage, elles virent que les deux couples de larves humaines (qui commençaient à ressembler à des amibes), étaient déjà affalés dans le canapé, manifestement très fatigués de leur journée. Un coup d’oeil vers l’entrée, confirma que Zav mettait les sacs à dos à l’intérieur.
En plein milieu du cadre de la porte d'entrée, l’ombre d’une tente apparaissait.
Au même instant et furtivement, une masse noire traversa le champ de la porte, de gauche à droite…
Samantha intriguée, s’avança.
Elle tira Dévi par la manche pour lui montrer…
Rico avait il des talents de jardinier ? Elles poussaient comme des champignons…

- Tu vois Dévi…Ce mec est la plus grosse couleuvre que la terre est pondue…Là y’a un truc qui m’échappe…

Non, non, non… juste un campeur averti et équipé de la panoplie dernier cri.
Il ouvrit un des sac, prit le gros paquet entre ces mains, se leva et le jeta 2 mètres plus loin.
La tente se dépliait en l’air et se posait, finie, là, sur l’herbe.

- Alors lui…je ne le lâche pas d’une semelle pendant l’excursion… dit Samantha.

Tout le petit monde plus ou moins repéré, il en manquait pourtant encore 4 au décor.
Rachel, Seb, Ramon et Ultimo…

Pour les deux premiers, certains avaient sûrement déjà remarqué qu’il était difficile de les séparer, tant leur yeux respectifs ne se décollaient pas les uns des autres.
Ils se la jouaient un peu "seuls au monde", sur des paroles de "notre coup de foudre à nous" et la musique d’…"et plus rien n’a d’importance".
Elle était parfaite Rachel, un peu comme Madonna…
Corps parfait, minois parfait, look parfait, sourire parfait, dentition parfaite, elle s’exprimait parfaitement aussi.
Bref y’avait rien qui clochait ! Si ce n’est cette perfection extérieure, décidément bien trop parfaite aux yeux de Dévi…Elle attendrait bien sagement de voir l’intérieur…
En banale réflexion, elle se disait qu’ils étaient fait l’un pour l’autre…
Lui, dans sa religion moulée, elle dans son absolue, complète, et idéale perfection.
Elle avait bien une idée de l’endroit ou ils pouvaient s’isoler…Mais...ils n’auraient pas osés…

Son esprit passa très rapidement à autre chose parce que Samantha était devant elle en train de vider son armoire…Elle se marrait en comparant ces fringues et ceux de Dévi…
Elles étaient différentes, l’une était seule, l’autre mariée avec 3 enfants, une avait fait des études, l’autre pas, Dévi avait bcp voyagé, Samantha faisait cette excursion pour la première fois loin de sa tribu, pour s’oxygéner et réfléchir, la complicité prenait place entre elles.

-Dévi ? Tu devrais nous accompagner... Je parle demain avec Ramon pour savoir si c’est possible…qu’est ce que tu en dis ?

Un coup de klaxon retentit et Dévi se pencha à la fenêtre. Une vieille 2 CV fourgonnette était garée devant le portail, suivi d’un minibus. Elle aperçu en même temps, près des rosiers, Ramon et Ultimo qui prenait des notes, Ramon lui, était immanquable. Le flash de son appareil photo le suivait à chacun de ses pas.
Elle avait compris que ces deux là avaient bien remarqué le jardin et sa forme étrange. Mais voyaient ils vraiment?
- Impossible de là ou ils sont...


Elle ne connaissait pas le premier gars qui sortait du minibus, par contre, elle savait que la Deuch était celle d'El Direktor, le garagiste du quartier. Il ramenait l’engin qui allait conduire tout ce petit monde le lendemain matin très tôt.
Il avait travaillé jusqu’à tard, à sa demande urgente. C’était vraiment sympa de sa part et connaissant son goût pour le Ricard…
Elle dévala les escaliers.
Ultimo et Ramon avaient déjà rejoint les 2 hommes.
Des poignées de mains s’échangeaient, tout allait un peu vite…
Pendant que le gars se présentait…

- Bonjour, je suis Rono...Rono Cartman...

Il avait un accent Québécois à couper au couteau…Dévi qui avait vécu plusieurs années là bas remarqua les intonations chantantes et la générosité du sourire immédiatement…

- Tu viens de quel endroit ?
- Montréal…

- Vacances?
- Oui et non, je suis là pour un an, j’ai trouvé d' la job chez El Direktor , j' lui donne un coup main quand il a besoin, et j’voudrais bouger un peu pour visiter vot beau pays !

Elle n’arrivait toujours pas à suivre la cadence, parce que manifestement Ramon et El direktor se connaissaient…Et il y avait des années qu’il ne c’étaient pas vus…
Ultimo, lui avait l’air tellement relax dans sa tête…qu’il commençait à faire comme chez lui, proposant et servant un Ricard au groupe, sauf qu’il était 23h passé…
Relax, parce que les deux traits verticaux qui étaient entre ses arcades, à son arrivée, avaient disparu… Elles étaient impressionnantes d'ailleurs ces arcades... très avancées, larges, et de taille bien supérieure à la normale…Le nez lui, donnait l'impression d'avoir prit des coups, ...à plusieurs reprises.

Plus elle observait et plus c'était évident. On ne naissait pas avec ce genre de profil.

Elle leva la tête et vit Samantha à la fenêtre de la chambre, en train de regarder ce qu’il se passait en bas…Mais son regard se tourna vers le jardin...
Dévi pinça ces lèvres…parce que Samantha était à l’endroit idéal pour avoir la vision du jardin et de ce qu’elle en avait fait en réalité…

Ce groupe, ces garçons, cette fille et son instinct brut... n’étaient décidément pas fait pour lui déplaire…
C’est à ce moment précis, que sa sensibilité l'enveloppa d' une douce chaleur et qu'elle su, que certains ne feraient finalement pas partie de ce voyage...que d'autres n'iraient pas jusqu'au bout...et qu’elle, en revanche, devait partir avec eux...



lundi, juin 05, 2006

Paix a son Ame - Chapitre VIII - L'aube d'une nouvelle épreuve by Ultimo

Paix a son Ame - Chapitre VIII - L'aube d'une nouvelle épreuve

Le voyage en bus fut tellement pénible que je ne me sens même pas la force de vous le raconter. Eventuellement plus tard ... genre en flash back si vous êtes gentils ou si vous pouvez financer ma fondation .... pour ma recherche personnelle de quête spirituelle ... Accueillis très tôt le matin par Derviche Tourneur (en fait son nom était Dévi ... mais avec les abus en tout genre durant le voyage, mes idées n'étaient plus très claires et ma compréhension orale se bornait alors aux onomatopées de base ) , qui nous avait préparé un petit déjeuner gargantuesque même si au début, Ramon avait attaqué subtilement en demandant uniquement de l’eau …
Profitant habilement de la gentillesse naturelle de Dévi, malgré son regard noir et dur, nous étions rentrés chez elle sans ménagement (elle était seule et on était douze ...on allait pas se laisser emmerder ! et encore je dis douze car je compte les larves humaines qui nous suçaient la moelle et notre patience avant et pendant le trajet ! )

Son intérieur (je parle de la Maison là hein …pas de mauvais esprit, svp !) était sobre et teinté de couleur orange du aux multiples statues en glaise et tableaux recouverts de drapés krishnaesques. On aurait pu mettre un point sur le front de Ramon qu’il aurait fait couleur local !

Si ce n’est l’odeur de patchouli qui me monta au nez au moment de pénétrer à l’intérieur ( ainsi que les rideaux en perle qui m’ont légèrement énervé ) , je dois dire que l’on ressentait une certaine paix de l’esprit, un recueillement inné nous prenait à la gorge et tout le monde s’obligea à parler à voix basse en pénétrant dans l’antre de Dévi.

Une seule chose me fit reculer d’un pas, ce fut la confiture à la rose qui était, en plus, juste devant ma place …
Je jette un œil autour … personne ne me remarque, je pousse délicatement le pot en face de ma voisine qui n’est nul autre que Samantha … De l’autre côté Dévi s’assoit en me faisant un grand sourire … Est-ce un piège manigancé par les deux Damoiselles ? Cela me paraît relativement suspect pour que je me mette à me méfier des moindres faits et gestes des deux femelles susmentionnées plus haut …

Zav de son côté a déjà commencé à manger et a vider la moitié de la charcuterie qui était sur la table. Rico s’empresse de lui apprendre les règles de « quand il y en a pour deux …il y en a pour moi … » mais cela semble s’arrêter là …les gars sont trop affamés pour rater ce repas !

Les deux couples de larves humaines se sont mis au bout de la table et doivent surement médire sur nous mais au moins on est tranquille pour quelques heures me dis-je …

Tandis que la Journaliste Rachel essaye de séduire Seb qui reprend déjà 3 fois des rillettes, je sens une main qui me titille l’omoplate gauche .
Discrètement je jette un œil aussi bien à droite qu’à gauche, mais les deux donzelles semblent s’affairer à leurs occupations du moment …. Samantha tartine de beurre sa tranche de pain tandis que Dévi semble humer son thé tout en chantant un mantra hypnotique ….
Leurs mains sont bien visibles ….
Je me retourne d’un geste vif et précis et fais une clé de bras …au bras en question qui avait oser me toucher dans le dos … et donc par derrière …ce qui va de soit mais je tenais à le préciser ( j’ai des principes …. Je m’en excuse !)


Au bout de bras se trouve un Homme …qui semble avoir l’air inquiet … Il me fait un signe de tête qui est supposé dire (et là je vous traduis directement car j’ai une Maitrise en Décryptage de signes de tête et autres membres ) :
« Suis-moi discrètement j’ai des trucs à te dire qui sont vachement importants mais vu qu’il y a du monde …je préférerai le faire un peu plus loin à l’abri des oreilles indiscrètes …et fais gaffe en avançant …y a une marche … et je ne te conseille pas le jambon de parme il est périmé … »

Fort de ce préambule de renseignements, je le suis vers l’extérieur … Pour dissiper les doutes … je parle fort : Bon ok Ramon … je viens fumer une cigarette avec Toi …mais bon c’est bien pour te faire plaisir …

vendredi, juin 02, 2006

Paix à son âme et la nouvelle recrue...(chap VII) by Shandrika

Il faisait chaud, très chaud...Dévi passait son avant bras sur son front pour enlever la sueur et les quelques mèches rebelles, longues et noires qui ne cessaient de virevolter dans les airs malgré son chignon rehaussé d’un crayon.
Elle râlait mais ce léger vent qui s’amusait était de rigueur par ces interminables chaleurs… Elle se sentait crasseuse, poisseuse. Quoi de plus normal. Elle était en train de planter ses derniers rosiers tout frais achetés et elle terminait par la Chartreuse de Parme Delviola.
Les roses elle les aimait.

Elle avait hâte de voir apparaître les fleurs, dessiner joliment leur chaud coloris rose mauve et d’être envoûtée par leur parfum riche et puissant.
Enfin… c’est ce qui était marqué sur l’étiquette.
Elle recouvrait le pied de terre, la tassait en appuyant bien fort tout autours et prenait le tuyau d’arrosage qui avait fait sa dernière crise…

D’y repenser la fit sourire…
À cause de l’embout…Ce truc gris ou orange (au choix) qui se fixe au tuyau et qui fait office de robinet…En plus elle les trouvait sophistiqués maintenant, puisqu’ils servaient aussi à régler le débit de l’eau…Mais à chaque fois, elle cherchait pendant quelques instants le bons sens pour l’ouvrir, le bon sens pour avoir le bon débit et à chaque fois ça marchait mal, à chaque fois elle se retrouvait avec l’embout dans une main, le tuyau dans l’autre et l’eau qui lui giclait à la face.
Et cette fois ci elle aurait aimé ne pas se faire avoir.

Elle reposa le tuyau, se releva et étira ses jambes. Elle plongea sa main dans la grande poche de son tablier blanc terreux et sorti son paquet de Beedis, Ces petites cigarettes qu’elle avait ramené de son dernier voyage en Inde, composée de feuille de tendu (un arbuste proche de l’eucalyptus) et qui contiennent de la poudre de tabac et des herbes ayurvédiques.
Elle aimait tant l’odeur… même si son ami Spouty (le seul ami qu’elle n’avait jamais eu) lui disait qu’elle avait pas besoin de rajouter ça à sa panoplie déjà bien accomplie d’Amélie Poulain des années 70…
Il avait raison et elle le savait, rien qu’en jetant un coup d’œil rapide sur sa dégaine du jour (un dos nu bleu ciel, un pantacourt mauve et ses tropéziennes), son petit pavillon couleur brique avec les volets Ocre, sa vie, colorée mais solitaire, exactement comme son monde, celui quelle c’était créé. Elle était comme ça Dévi. Beaucoup timide, un peu ici, toujours ailleurs...
Sa phrase, sa façon d’être ou de penser se résumait à :
Du déséquilibre vient l’harmonie.


Y’avait qu’un truc de carré chez elle, c’était son jardin.

Et puisqu’elle en était à l’heure des consultations, elle en fit le tour pour regarder son labeur.
Elle trouvait qu’il manquait quelque chose mais elle n’arrivait pas à dire quoi.
Sa sensibilité exacerbée lui disait qu’elle le saurait plus tard…

Son tour et son Beedis terminé, elle l’écrasa et remit le minuscule mégot dans la poche de son tablier, ses doigts effleuraient du métal. C’était sa petite radio. Tout était calme. Trop calme à son goût mais elle appréciait d’habiter là, au bout de la rue. Planquée derrière cette vieille grille et ce minuscule portail vert , tout rouillé (qui serait pensait elle, son prochain job, même si elle aurait préférée repartir en excursion).
Elle planta les écouteurs dans ces tympans et exerça une petite pression avec son pouce sur le bouton.

C’est la que je t’emmènerais,
Sur la route,
Et le soleil s’il le savait, mais j’en doute,
Il viendrait…

Cette chanson la faisait rêver…
Elle reprit son tuyau, fit exactement les mêmes gestes et bingo. Avant même qu’elle eu compris, il venait encore de lui péter en pleine face…Elle était trempée. Mais la chanson résonnait toujours dans ses oreilles et après tout…elle s’en foutait, elle se mit à chanter à tu tête…et même à danser, levant les bras, les jambes …Comme seule au monde…

Sauf que.
Les antennes de sa sensibilité exacerbée l’avertirent d’une masse sur le côté. Elle s’arrêta doucement finissant de poser chacun de ses gestes, pivota légèrement et là…Particulièrement gênée, elle ne trouva rien de mieux à faire qu’un huit avec sa bouche en oscillant son arcade gauche…

Ils étaient là.
Tous les 3.
Ramon, Ultimo, et Samantha. Du sang coulait de son front. Rien de bien méchant apparemment, elle paraissait sonnée mais souriait.
Le grand balaise planqué derrière ces carreaux affichait lui aussi un petit sourire en coin.
Le chauve masqua le sien le plus rapidement et il fut le premier à ouvrir la bouche.
Bonjour, on aurait besoin d’eau…

jeudi, juin 01, 2006

Paix a son Ame Chapitre VI : Jim et ses glands – Ramon et ses gants by Ultimo

Chapitre VI : Jim et ses glands – Ramon et ses gants


Cela peut sonner un peu bizarre comme titre, aux premiers abords (et aux derniers aussi remarquez …) mais je n’avais que cette image en tête après l’avoir entendu hurler ... suite à l’exécution pure et simple de sa merde à quatre roues.

J’avais effectué une rotation de 180 degrés du mon occiput pileux (bon ok …J’ai tourné la tête …) et mon regard avait irrémédiablement chuté vers ses pieds et plus exactement ses chaussures … et plus particulièrement ses glands qui remuaient encore …comme s’ils étaient encore vivants, comme s’ils voulaient encore se manifester et hurler leur désespoir face à la perte du pot de Yaourt italien …
Tels des petits animaux voulant se dissocier de leur mère, ils semblent essayer de se désolidariser du reste de la chaussure … toujours à l’affût de la moindre occasion pour disparaître dans la nature …toujours prêt à prendre la poudre d’escampette …(mais ou allais-je chercher toutes ces expressions stupides ???).

Jim semblait hypnotisé ..à la fois par les restes de son auto-immobile à jamais et par la présentation de Samantha Mel Brooks ou Samantha Mandie Bulle, j’étais pas trop sûr vu qu’elle avait donné deux noms différents … Était-ce le choc ? le désir ? ou juste la fatigue ?

Toujours est-il que, plus la nuit avançait et plus j’avais l’impression de me trouver au milieu d’une expérience scientifique dominée par Big Brother.
Plus les heures passaient et plus j’éprouvais un sentiment étrange d’être un cobaye dans un immense laboratoire schizophrénique …

Jim paraissait réfléchir …
Je me demandais comment il faisait … peut-être que ses glands réfléchissaient pour lui ?
A moins qu’il ne s’emmerdait et que l’on aurait dit qu’il réfléchissait ( Allez voir « «Le Goût des Autres » …vous comprendrez …)
Puis soudain, il s’est avachi comme une merde … comme si quelqu’un avait tiré la petite valve en arrière de la bouée ! Il s’est littéralement dégonflé et évanoui d’un coup ! Sans bruit …juste le Klong de sa tête sur le bois du patio arrière …et encore une fois je n’Arrivais pas à décrocher mon regard de ses glands de chaussures qui se balançaient encore gaiement …comme s’ils étaient satisfaits de cette victoire. Tel David contre Goliath, les glands paradaient et fêtaient leur victoire en faisant la vague …

Je serai bien allé jeter un œil de plus près mais le bruit reconnaissable d’un Ciao Piaggo 1991 à pot Sebring modifié se fit entendre ... au loin dans la Pampa urbaine de Sarcelles en Beauce.

Tel Zorro, le sombre héros, chevauchant sur son fidèle destrier, l’homme conduisant, que dis-je pilotant le fier Ciao enjambait sa selle afin de poser ses deux pieds bien au sol. Ses chaussures étaient de grosses Rangers mais curieusement bicolore blanches et noires …comme des pommes de ma douche, voire des pompes de manouche même !
De la même façon, il possédait des gants harmonisés à ses rangers. Seules des petites tâches rouges parsemées ici et là semblaient faire craindre le pire si l’on contre disait cet Homme.


Il n’avait pas encore parlé mais déjà il s’imposait par sa prestance naturelle. Il n’avait toujours pas enlevé son casque et s’avançait tranquillement observant chacun de nous, lentement et avec minutie.

Le silence s’était rétablie … Chacal semblait fouiller dans les restes de la voiture de Jim à la recherche de pièces intéressantes pour se monter une nouvelle voiture ou un nouvel ordi …
Zav était rentré à nouveau à la recherche de bouffe en extra étant donné que tous étaient dehors.
Lolo buvait un whisky coca appuyé contre une des poubelles …rien ne semblait le perturber.
Rachel semblait prendre des notes à vive allure …Constat ? Préparation d’une plainte pouvant rapporte des millions ? recettes du bœuf-carottes ? Le mystère est encore entier.
Seb vérifiait sa voiture de fonction tandis que Rico l’inspectait avec lui tout en critiquant chaque angle de la voiture.
Samantha semblait jauger chacun de nous et semblait prendre des notes mentales sûrement en vue d’une étude comportementale des homosapiens en milieu urbain puis naturel.

Jim était toujours allongé par terre. Sa femme Marie Chantal ainsi que le couple – clone (Marie-Jeanne et Richard )essayaient vainement de le ranimer …à chaque râle, il semblait repartir dans les méandres lamartiniens de son cerveau inexistant.
Richard réagit soudain. Pourtant, il n’y a pratiquement plus de bruit … L’homme au Ciao enlève lentement son casque pour le mettre sous son bras … Il a le crâne rasé et des lunettes profilés qui ne laissent pas voir ses yeux … pourtant il fait presque nuit mais cela ne semble pas le gêner. Un léger tressaillement de sa lèvre supérieure droite semble indiquer une certaine méfiance.

Le Sus-nommé Richard se lève donc et hurle : « Faites quelquechose ..vous voyez pas qu’il va mourir !!!!! rrhhhaaaaa !!! »
Ramòn réagit aussitôt : « Toi John Travolta … tu fermes ta gueule et tu t’assoies ! Je suis le guide qui doit emmener ce ramassis de larves humaines en recherche d’émotions ou de buts dans la vie en mission dans la Montagne ! J’ai mon brevet de secourisme et j’ai fait 4 ans de médecine en candidat libre comme passe temps. On va gérer ça …mais à ma manière ! »

Ramòn s’approche de Jim et lui met deux de ses doigts dans le nez (toujours avec ses gants bien sûr ) : « Tu vas te réveiller sale merde urbaine si tu veux être capable de regarder encore tes glands de merde sans avoir à te mettre la main dans le cul pour te moucher ? » lui susurra-t-il à l’oreille.

Le Choc et le réveil furent immédiat. Le Souffle sacré vital ressurgissait de son corps flasque et pestilentiel … Il n’y avait pas que le souffle vital qui s’était lâché… Toutes les valves de sons corps avaient subi la dépressurisation.

Ceci expliquant cela, tout le monde décida de repartir à l’intérieur, histoire de prendre un bon bol de CO2 et d’huile à cuisson.

Zav était attablé avec au moins 4 gros steaks dans son assiette. Tout le monde commanda un truc à boire …histoire de sentir autre chose ou bien pour plonger son nez dans un liquide afin de le nettoyer des odeurs extérieures …

Le silence se fit le temps d’ingurgiter quelques gorgées et c’est à ce moment là que CiaoMan alias Ramòn décida de se présenter à tous :

« Pour ceux qui ne me connaissent pas – c’est-à-dire tous ici – je suis Ramòn LaCheuminey, votre Guide de Haute Montagne, 20 ans d’éxpérience en Charcuterie Médiévale, ce qui n’a aucun rapport mais je tenais à vous le dire ! Si je suis ici ce soir c’est pour vous emmener dans la Montagne et apprendre à survivre dans la Nature …ensuite libre à vous d’étendre cela à votre vie urbaine de merde ! Je ne serai plus là après. Mais … et je dis bien Mais … durant toute cette semaine, je serai avec vous ..je serai votre confident, votre conseiller, votre ami parfois et votre ennemi si vous m’emmerdez … mais je ne vous laisserai pas tomber. Je suis payé pour ça et je respecte toujours mes contrats. Avant tout commentaire, je tiens à vous préciser que je suis propriétaire d’une Harley qui est chez le Garagiste ! et Donc ce Superbe Ciao de Piaggio ne m’appartient pas …c’est un prêt à court terme que je vais laisser ici cette semaine puisque je vous emmène en bus tout-terrain à 3457 mètres d’altitude.
Au moins personne ne tirera cette chiotte !
Si vous avez des trucs à dire, c’est le moment … on part dans 14 minutes … le temps que je me soulage dans les chiottes et que je me prenne une petite Mauresque …
Des remarques, des questions, des commentaires ?????? »

Paix a son Ame Chapitre V : Druzilla et les Nains de Jardin by Druzilla

Chapitre V : Druzilla et les Nains de Jardin

Je ne savais pas trop pourquoi j’étais là, étendue sur une pelouse avec des nains de jardins à me prendre pour Blanche-Neige. Je ne me rappelais pas non plus avoir eut envie de brouter ; quant à la dernière fois où je m’étais étendue, c’était sur mon lit, et un bref passage de mains sur mon corps engourdi me rassura sur le fait que je portais bien des vêtements.
J’essayais de me recompter mentalement et de reconstruire les dernières minutes qui précédaient ma rencontre avec mes amis les nains, quand une belle voix grave se manifesta près de moi.
-« C’est à vous la voiture Tank qui vient d’anéantir le pot de yaourt Italien ? »
Et derrière le rideau de cheveux qui me barrait la vue, j’eu une révélation :
Virage/chien/freinage/dérapage/contre-braquage/ emboutissage /éjectage( ?)
Comme je luttais contre un étourdissement pour me relever, un type plutôt costaud s’avança pour me soutenir. Ce geste de mansuétude lui vaudrait sans doute pour les prochains jours que je lui propose de lui porter une valise ou trois, à moins que je ne lui ouvre le chemin à coup de machette pendant que lui, porterai nos valises.
En vérité ma journée qui avait déjà si mal commencée continuait de s’acheminer douloureusement, un peu comme un coup de poing vers un nez cassé (je n’ai pas su me dire pourquoi cette expression m’était venue naturellement sur le moment…)

Je trouvais au fond de moi un peu de force pour tutoyer ce gars que je trouvais plutôt sympathique, et de qui on aurait pu pensé qu’il était comme le chef d’une tribu vu que c’était le seul à parler et à bouger depuis le début de la scène, les six ou sept autres personnes qui l’accompagnaient se tenaient derrière, comme des figurants pygmées dans les vieux films de Tarzan.
-« Tu trouves ça drôle ? moi pas… décidément ma journée a mal commencé et finit de la même façon ! J’en ai vraiment marre !! Tout ça pour suivre un stage de survie que ma Compagnie m’oblige à faire ! »
Ultimo, puisque c’était le nom du Chef de la Tribu (curieux nom d’ailleurs pour la première personne que je voyais au retour de mon petit coma ! heureusement qu’il n’était pas un ange avec tout ce que cela aurait supposé (ciel, paradis …..) et n’aurait pas comporté (là je me comprends … !!) me confirma que j’étais au bon endroit pour le stage de survie, qu’on attendait encore le guide Ramon (un peu comme le guide Michelin, mais en être vivant, et spécialisé dans la Haute montagne) et s’enquit de me présenter les autres membres de sa tribu. Je les regardais à tour de rôle, l’air un peu ahuri, me demandant si je saurai replacer les noms avec les visages, et me demandant s’il n’y aurait pas un moyen pour les prochains jours de leur faire porter une petite pancarte autour du cou avec leur nom dessus, sans qu’ils se vexent… puis je m’aperçu qu’Ultimo était retourné près des carcasses fumantes des voitures et entreprenait de deviner « kouaétaki ».

Quelques images revinrent se chevaucher dans mon esprit encore un peu retourné, c’était quand même incroyable que j’étais arrivée à traverser le pare brise sans me blesser, à vrai dire, ce tenait pas non plus du miracle, je n’étais pas passée par là ! Car je me rappelai vaguement être descendue normalement par la portière après le choc, obéissant à un vague instinct de survie qui me suggérait impétueusement de dégager de là pour le cas où la voiture exploserait comme dans les films d’action. Ensuite, j’avais du ramper pour aller m’évanouir courageusement plus loin.

Pour l’heure, je monopolisais quand même l’attention de six personnes, qui attendaient sans doute que je me décide à leur dire enfin qui j’étais.
J’ouvrais la bouche pour parler, quand je fus grandement surprise d’être doublée par une voix dont la fréquence hertzienne n’était pas la mienne ! En fait cela ressemblait à un long cri avec une durée de tonalité monosyllabique digne d’entrer dans le Guinness des records.
Puis, arrivant à décortiquer de mon oreille surentraînée (j’avais suivi tous les épisodes de Super Jaimie à la télé quand j’étais petite et je savais focaliser mon attention sur un seul son à la fois) je comprenais en un éclair (ou presque) que j’allais avoir à faire avec le propriétaire du fameux pot de yaourt Italien comme disait Ultimo.

Toutes les têtes s’étaient retournées du côté des cris et nos regards essayaient de percer l’obscurité. Vaine peine, nous n’avions pas reçu l’équipement infra rouge nécessaire à la naissance… sauf peut être Ultimo qui se proclamait nyctalope.

Quelques instants de recueillement intérieur, et soutenue par le groupe formé autour de moi, je me décidais à m’ (auto !)-dénoncer.
Je ramassais par précaution le nain Simplet pour m’en servir comme d’une arme pour le cas où le maniaco-dépressif aurait eut des tendances paranoïaques et psychotiques, et une vingtaine de petites enjambées plus loin je me trouvais près de lui ; j’essayais de me composer un œil triste, histoire de lui prouver ma compassion, mais cela me semblait difficile de garder mon sérieux devant l’énergumène qui se roulait par terre en gémissant, se relevait avec les bras tendus vers le ciel, se prenait la tête à deux mains, s’agenouillait encore pour caresser ses pneus, se relavait pour poser sa joue humide le long de sa portière tout en psalmodiant « ma titiiiiiiineeeeeeeeeeeeeuhhh, mais qu’est ce qu’y t’ont féééééééééééééé, ma titiiiiiiineuh »

Oui, je me demandais bien comment j’allais me sortir de là …
Je m’approchais, toussotant d’une discrétion toute calculée près de l’homme abattu :
-« Hum, Hum, Bonjour ! Je m’appelle Samantha Mandie Bulle, je suis la conductrice du Bolide qui se trouve sur votre voiture, et je suis vraiment désolée. Je peux vous demander de vous reculer pour que je puisse essayer de dégager mon pare buffle de votre … (rétroviseur ?)
Je n’eu pas le temps de terminer ma phrase (qui ne passerait jamais dans mon anthologie pour le coup).

Le gars s’était relevé d’un bond d’une souplesse incroyable pour quelqu’un qui était mort de chagrin quelques secondes auparavant, et son volte face impressionnant m’infligea un sursaut de quelques centimètres qu’il dû prendre pour une tentative de diversion.
Plein de fureur, il se mît à bégayer, lâchant sur le même ton un filet de bave façon dogue avenant sur lequel j’essayais de toutes mes forces de ne pas focaliser les yeux grands ouverts.

Je ne regrette pas d’être une fille de taille moyenne, sauf pour deux raisons ; quand je dois aller botter le cul des gros ours sur la banquise qui barrent le passage à mon traîneau le jour de mon mariage, et quand un homme perd toute contenance et hurle sur une fille de taille moyenne, précisément.
C’est alors que mon bras droit, impulsif, obéissant à un instinct, compulsif, lui envoya en pleine tête le nain Simplet, agressif (mais en plastique !)
Loin de s’évanouir sous le coup, il resta debout, le brushing à peine décalé ; je n’éavais même pas réussit à faire tomber le filet de bave qui s’était juste considérablement allongé.
Heureusement, Ultimo qui devait être sortit de sa mission de tentative de désincarcération des voitures arriva juste à temps pour attraper au vol le poing du couineur dans le sien, et le força à s’agenouiller en lui faisant faire une spirale (que je trouvais très belle) avec son bras.
C’était vraiment incroyable ce magnétisme dégagé par Ultimo : on aurait dit Crocodile Dundee en train de mâter un rhinocéros prêt à charger. En tout cas la magie musculaire opéra : et entre deux « ouilles » le chauffeur du petit pot de yaourt se calma et sembla même retrouver sa lucidité.
Les amis d’Ultimo étaient très énervés surtout un grand qui s’appelait Zave et qui voulait absolument prendre l’autre bras du gars à genoux pour voir s’il arriverait à le transformer en toupie humaine.

Il fallait vraiment que tout le monde se calme, et reprendre tout depuis le début du commencement, après la rencontre fortuite des deux voitures.

Je décidais de me lancer (en l’air) la première /
-« Hé bien, je suis vraiment navrée de cette arrivée mouvementée. Je m’appelle Samantha Mel Brooks et je suis styliste en tickets restaurants. »
Un vrombissement de mobylette se fit entendre et m’empêcha de continuer. Au loin un halo pâlichon se dirigeait droit sur nous : le guide Ramon ?

Paix a son Ame Chapitre IV: Après le bruit … l’Ennui ? by Ultimo

Chapitre IV: Après le bruit … l’Ennui ?

La tôle froissée semblait agoniser tranquillement … on pouvait encore entendre des gémissements et des choses tombées et roulées sur l’Asphalte encore tiède de la journée étouffante.
Puis plus rien …

Personne n’ose regarder personne durant un bref instant qui, peut-être dura longtemps – difficile à dire ... je n’ai pas regardé ma montre et pourtant j’Ai pu pratiquement faire le tour de ma vie durant cette fraction de seconde …

Faut dire que ma vie est pas terrible non plus … Ceci explique cela …

Une voix féminine se fait entendre au dehors … n’écoutant que notre courage, Rico, Zav,Chacal, Lolo et moi nous précipitons vers la porte d’entrée afin de voir ce qui se passe.

Seb se lève lentement, semblant n’avoir toujours pas récupérer de ses efforts de l’heure passée et lance un : « - Si elle a touché à ma bagnole … j’la nique !!! J’vais me faire tuer par mon boss si la caisse est pas abîmée ….meerrdddeeeuuuuuhhh !!! »

Laissant Seb sur son état d’âme existentiel du devenir de l’ère industrielle automobile, un vent chaud nous accueille à l’extérieur.

Le calme est revenu … Il fait sombre et la lumière rouge de l’entrée du Bar ne fait que rajouter à l’ambiance sombre et bizarre de la situation.

La Citroën C4 de Seb est intacte … c’est une voiture genre Fiat Panda (je savais même pas que ça existait encore ça … ) qui a morflé ..faut dire qu’elle avait du être mal garée car l’Angle de l’accident semblerait vouloir dire sinon que la susdite pilote (nous supputons puisque nous ne voyons personne encore malgré notre vision de nyctalope – et je n’insulte personne …-) se serait lancée sur cette merde ambulante (j’ai nommé la Fiotte Panda ) à plus de 100 km/heure ! Ce dont nous doutons indubitablement étant donné le virage à 125 degrés qu’il faut prendre pour rentrer sur le Stationnement du dit Bar le bien nommé : « Au bar des Meilleurs ex-copains ».

Légèrement incrustée à la Panda (enfin à ce qu’il en reste ), un gros 4X4 de type Hummer avec un pare buffle presque aussi gros que la défunte Fiotte semble se reposer … après un frugal repas … La Fiotte italienne ressemble étrangement à une excroissance qui aurait été greffée au 4x4 ou bien à une sorte de proie que le Hummer n’Aurait pas fini de mâcher et d’engloutir …faute de temps … ou faute de goût … (enfin je me comprends …) …

La ferraille encore fumante … mes collègues et amis s’approchent prudemment comme si c’était un animal blessé prêt à bondir encore …

Mais le fait de ne trouver personne autour m’inquiète … et je semble être le seul dans ce cas … ou peut-être suis-je encore le seul à posséder encore une bonne partie de mes capacités refléxionnelles non imbibées d’alcool ?

Derrière le Hummer se trouve un mini jardin remplis de Nains de Jardin …justement …
(Mince me dis-je dans mon for intérieur …si j les avais vu avant je les aurai bien écrasés ….juste histoire de …) et là entre Atchoum et Prof, j’aperçois une Jeune femme me semble-t-il légèrement prostrée (oui oui …c’est possible ). Elle ne pleure pas … elle est assise dans l’herbe semblant attendre une quelconque libération …

-« C’est à vous la Voiture Tank qui vient d’anéantir le pot de Yaourt italien ? » dis-je sur un ton détaché et quelque peu jovial afin de dédramatiser la situation (Mon ancienne entreprise me forçait à faire des stages de Coaching et de Leadership psychologique ) et de remonter le moral de la Femme de sexe féminin qui se trouve à mes pieds.
-« Tu trouves ça drôle ? moi pas … décidément ma journée a mal commencé et finit de la même façon … j’en ai vraiment marre !! Tout ça pour suivre un stage de Survie que ma Compagnie m’oblige à faire … » souffle-t-elle d’une voix suave et langoureuse
-« Vous inquiétez pas …votre voiture n’A rien … par contre je peux pas dire la même chose pour l’Autre … mais bon ..c’est pas une grosse perte !
Donc ..si vous venez pour le stage …vous êtes au bon endroit … Moi c’est Ultimo ..je fais partie du stage … On attend encore Ramòn, c’est lui le Guide qui doit nous amener en Haute Montagne … mais si ça se trouve il s’est perdu …. Ça commence bien !! »

J’en profite pour présenter mes collégues et amis qui nous ont finalement encerclés.

Elle ne s’est toujours pas présentée mais personne n’ose faire le premier pas …
On ne sait jamais …si elle a subi un choc traumatique ou autre …

Bref, nous attendons …chacun essaye de regarder autour ..genre je me balade dans les bois, j’admire la nature et les oiseaux (c’est pas facile de faire ça à une heure du mat comme ça de façon naturelle…essayez !!)…afin de ne pas mettre de pression sur le sujet de tous les regards …

Histoire de relaxer l’Atmosphère et de passer à autre chose, je me mets dans l’idée de désincarcérer la Fiotte du pare buffle …je sais pas pourquoi ..j’Ai même pas pensé que ça pouvait être une connerie de toucher à ça …

Et c’est au moment ou je commence à mettre des coups de lattes sur la Fiotte pour la décaler que Jim, l’Homme aux chaussures à glands sort du Bar, suivi par sa conjointe de fait (Marie-Chantal) ainsi que du couple Marie-Jeanne/Richard.

Les 4 semblent pétrifiés le temps d’un instant, comme atteints de paralysie soudain Jim pousse une lamentation :
« -OOooohh Nnnnoooooooooooooooooonnnnnn ma Titiiiiiiiiiiiiine !!!! Qui c’est qu’a fait ça à ma voituuuuuurrreeeeeeee ????? »

Interlude .....by Druzilla

Barbu ou pas rasé ... même combat


C'est un truc dont j'ai horreur sur Mon Homme : la barbiche, la barbichette, la barbouze, la barb-à-trucs, bref : la déco pilleuse sur faciès (il n'y a pas de contrepètrie).
C'est comme ça depuis toujours ... c'est comme les "quinqua" qui commencent à se déplumer sérieusement du dôme et qui se vengent en se nouant en un catogan ridicule les dix derniers vestiges qui leur reste (enfin, l'égout sont dans la nature aussi, des fois ...)
Bref, la première tentative de BB a été recencée un week-end : moment somme toute "pro-peace" aux calins. Il débarque sur le lit en même temps que mon petit dèj, et avec sa moumoute naissante de 24 heures sur les bas joues, il m'embrasse sur le coup, dans le cou...
-"Coucou ma chérie, ça va?"
- "Aië! mais tu piques!" lui hurle-je dans l'oreille au risque de le rendre définitivement sourd d'un tympan "Et puis en plus, t'as fumé! tu pues la cloppe!" (Même le dernier parfum du Beau Gosse (là, il y a une contrepèterie) n'a pas réussit à faire disparaître les relents nausée-à-bonds de la nicotine accrochée aux mailles de son tricot (BB est un frileux et n'a jamais cultivé le look du play-boy).
Là, il semble qu'il cogite : (il vient de râter son numéro de séducteur).
-"J'ai bien .. euh! pas eût le temps de me raser encore!! Je voulais juste te faire un petit bisou"
-"Ouais! Bin, merci la corvée! un bisou puant et piquant! Tiens j'préfère encore embrasser l'cul de ma poêle lisse et bien lavée! Parc'qu'en parlant d'poils (des fois j'ai des de-ces associations d'idées aussi!) si je me les laissais pousser moi, les poils, sur les jambes, sous les bras et autour du maillot, qu'est ce que tu dirais? Hein?"
Devant ma logique implacable, BB tente un ersatz d'attaque :
-"J'ai bien l'droit d'être mal rasé, non? Moi je trouvais que ça m'faisait une vraie gueule d'aventurier. Et puis t'aime bien ça sur les autres ... "
-"Ecoutes, BB. toute façon ça me donne des rougeurs sur la peau, alors c'est simple : pas d'rasage, pas d'..."
Même pas eût le temps de finir, il s'était déjà précipité dans la salle de bain pour s'emparer de son jetable.
Pour un peu j'aurai déclenché la larme fatale! (Enfin, la mienne j'veux dire!)
Allez bons baisers ...
TND

Paix a son Ame Chapitre III : C'est parti … Allez on y va …. On est parti … oui bon …j'arrive ! by Ultimo

Chapitre III : C'est parti … Allez on y va …. On est parti … oui bon …j'arrive !
Le départ …


" Allez vous faire foutre …bande de larves humaines ! " Tel était le sentiment profond de Zav au moment de pénétrer dans la Camionnette bus censée nous amener vers le stage.

Si je devais résumer l'Attente que nous avions eu à subir au sein de ce bar décadent d'une région parisienne en décrépitude manifeste, je la qualifierai de : Longue et Pénible.
Les quatre premiers stagiaires rencontrés avaient été mon premier choc culturel et émotif le plus virulent depuis le départ de ma femme mais ce n'était rien à côté de l'arrivée des autres handicapés de la Vie qui firent irruption quelques 45 minutes plus tard.
Plus tard …. Donc en retard, ce qui n'aidait pas pour qu'ils remontent dans mon estime …. aussi basse soit-elle.
Donc, après quelques échanges d'insultes entre nos 4 premiers collègues et couples - Marie-Jeanne (La Blonde) et Richard (un gars maigre et peu bavard à date mais qui avait l'air chiant pareil) ainsi que Marie-Chantal (La Brune) et Jim (et oui, c'est son vrai nom ! Rigolez pas … on était scié nous aussi ! L'homme aux mocassins à glands qui zozote …en dire plus serait criminel pour l'instant !) - Zav, réussit à décharger sa bile sur les autres retardataires. J'avais réussi à le calmer, en ce qui concernait la Journaliste, afin qu'il ne l'agresse pas tout de suite car elle semblait plus observatrice qu'autre chose pour le moment et qu'il valait mieux rester profil bas tant que l'on ne connaissait pas tout le monde.
Bon, c'est vrai, cela avait mal commencé …. On ne s'était pas montré sous notre meilleur jour mais ils nous avaient cherché aussi …. J'en revenais toujours pas des mocassins à glands de Jim !!! et je vous parle pas du reste …. J'avais pu remarqué que la Journaliste, qui répondait au doux nom hébraïque de Rachel, avait, elle aussi, pu noter le manque total de goût en matière de chaussures ainsi que vestimentaire. Mais je ne m'étendrais pas sur le sujet, je ne suis point spécialiste en ce domaine. Les fautes de goût c'est un peu comme les mauvais conducteurs de 70 ans et plus ….faudrait les abattre à la naissance !

Bref, passons à la suite des évènements, histoire de me défouler et de ne pas engranger toutes cette haine à l'intérieur de mon moi émotionnel, comme dirait mon ex-psychiatre.
Comme d'habitude, mes trois autres amis (Rico, Lolo et Chacal … oui ça fait un peu les neveux de Donald …mais c'est leurs noms) que j'avais réussi à embrigader dans ce "training", arrivèrent en retard …. Chacun rejetant cette faute sur l'Autre et vice et versa.
J'essayais de calmer le jeu finalement (après avoir moi aussi pousser une gueulante …normal quoi …) :
- "Bon …. C'est pas grave, le principal c'est que Chacal ait le Ricard ….. N'oubliez pas les mecs …. Ce qu'il y avait d'écrit sur le dépliant pour le stage : deux des valeurs essentielles à développer ici sera le Dynamisme et la Synergie entre les acteurs du Groupe ….ça commence plutôt moyen …quoique le dynamisme semble là …hein Zav ? même si il est plutôt orienté niveau baffes en ce moment …."
- "Ouais Zav ! …mais évite ça sur les ordis …ils aiment pas ça ! " lui susurre à l'oreille Rico, notre spécialiste en informatique tandis que Chacal, son assistant et néanmoins ami confirme cette méthode assez primitive d'un acquiescement des plus démonstratifs.
- " …eeeuuhhhh Chacal ….. je me fermerai la tronche si j'étais toi …. Car le gars qui a niqué sa carte maîtresse et qu'était pas capable de réinstaller XP ..C'est opas moi !! Hein Jipi c'est vrai ?" répondit Zav …réaffirmant ainsi sa tendance à vouloir avoir toujours le dernier mot …. Même lorsqu'il perd au Trivial Pursuit.
- "…Rhaaa l'Autre !" répond intelligemment Chacal. "C'est même pas de ma faute …. C'était un problème technique …. Le matériel était défectueux" relança Chacal afin d'éviter de rentrer dans les explications.
- "Pffffff … j'vais te défectuositer la tronche moi …tu vas voir" lança subtilement Zav en utilisant la technique propre à notre groupe d'Amis de création d'insultes automatiques en utilisant le dernier mot de l'Autre et en le transformant en verbe afin que cela vire en insulte directe. Bon ça a pas l'air très clair comme ça …mais ça marche …. Vous vous en rendrez compte au fur et à mesure de notre fabuleuse histoire.
- " Moi …en tout cas …j'ai une bonne excuse pour le retard, relance Rico. J'ai du ramener deux ordinateurs portables pour les rapports journaliers à faire durant ce stage auquel tu m'as forcé !!" dit-il en me pointant du doigt.
Mais je ne regarda point le doigt … et me tus. Parfois il vaut mieux ne rien dire et laisser passer le vent (oui Chacal, j'ai bien dit laisser passer et non créer du vent …. Je me comprends). Et je me mis à citer Jean de la Fontaine tel Robert de Niro citant l'Ancien Testament dans Cape Fear :

Le Chêne un jour dit au Roseau : « Vous avez bien sujet d'accuser la nature ;Un roitelet pour vous est un pesant fardeau ;Le moindre vent, qui d'aventure Fait rider la face de l'eau, Vous oblige à baisser la tête, Cependant que mon front, au Caucase pareil, Non content d'arrêter les rayons du soleil, Brave l'effort de la tempête. Tout vous est aquilon, tout me semble zéphyr. Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage Dont je couvre le voisinage, Vous n'auriez pas tant à souffrir :Je vous défendrais de l'orage ; Mais vous naissez le plus souvent Sur les humides bords des royaumes du vent. La nature envers vous me semble bien injuste. - Votre compassion, lui répondit l'arbuste, Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci : Les vents me sont moins qu'à vous redoutables ; Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici Contre leurs coups épouvantables Résisté sans courber le dos ; Mais attendons la fin. » Comme il disait ces mots, Du bout de l'horizon accourt avec furie Le plus terrible des enfants Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs. L'arbre tient bon ; le Roseau plie. Le vent redouble ses efforts, Et fait si bien qu'il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine, Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts.
.
C'est à la fin de ma tirade que je sentis tous les regards posés sur moi …..Un instant, je crus ressentir ce qu'Alexandre Le Grand a du ressentir après toutes ses victoires et conquêtes … mais le pet de Chacal, suivi d'un rot tonitruant, acheva de me ramener à la réalité à la vitesse grand V.
Les Amis sont toujours là pour vous ressaisir, parait-il ….. parfois pas toujours au meilleur moment. En tout cas, cela avait calmé tout le monde pour quelques minutes et chacun essayait de percer le message caché issu de cette fable.
Les trois filles nous regardaient, Rico, Zav, Chacal et moi-même comme si nous étions des extra-terrestres issus de "La soupe au choux " …enfin surtout Chacal …
Les deux gars, imperceptiblement, semblaient reculer prudemment comme si un virus infectieux pouvait, à tout instant, surgir de nos orifices …..buccaux.
J'avais réussi à imposer un certain respect finalement, même si c'était plus une crainte en ce moment …mais au moins une distance s'était établie …..
Pour casser la glace, Chacal conclue sur un rot qui eut comme un effet inverse de transe.
Tout le monde semblait se réveiller. Certains frissonnaient, d'autres allèrent commander quelque chose au bar.
Pour ma part, je me sentais épuisé après ce tour de force et cet "Acting performance" digne de l'Actor Studio et je me commandais un Picon-Bière. Rico et Chacal m'accompagnèrent tandis que Zav réclamait une seconde tartiflette avec un steak en entrée.
Les deux couples Gars01/Blonde ainsi que Gars02/Brune prenait leurs distances avec nous tandis que la Journaliste semblait se rapprocher de nous. Elle sortait un mini calepin de son sac gigantesque et commençait à barbouiller dessus.
Nous n'arrivions pas à voir si elle prenait des notes ou si elles nous dessinaient …..
Le suspens était à son climax lorsque la porte d'entrée claqua. Tout le monde tourna la tête vers cette susnommée porte ….
Mais il faisait sombre ….. les ampoules de l'entrée avaient été retirées ….. - pour donner un coté intime ou par souci d'économie ? ..nous ne le saurons sans doute jamais …quoique si je demandais au tenancier …je devrai avoir une réponse ……. Mais …me dirait-il la vérité ? ou juste n'importe quoi afin de ne plus m'entendre …. La question restait en suspend …- et nous ne décelions qu'une silhouette assez imposante qui semblait chanceler légèrement comme si un roulis s'effectuait sur le palier ….. comme si c'était un vieux loup de mer qui n'avait plus l'habitude de se retrouver sur le "plancher des vaches" (comme ils disent ).
Le Barman, derrière son bar (jusque là tout semble normal), tel Bouddha dans son temple (je dis cela par rapport à son diamètre abdominal plus que pour ses discours philosophiques et/ou humanistes), continuait malgré tout à essuyer un verre de façon énergique tout en fixant l'ombre …. Personne ne parlait.

Le silence régnait …. Finalement le Barman tenta une approche communicative avec la Chose Sombre …..
_" C'est qui qu'est là ? " lança-t-il dans un français presque parfait.
-" …mhmhmhmh..ghrrdoaaddfff …mmmhhh " émis la chose ….
- " Fais gaffe, répondit le Barman en lâchant son verre par terre…j'Ai un fusil à pompe juste en face de moi ! " continua-t-il en tremblant de tous ses membres et en sortant un fusil qui ressemblait plus à une carabine à air comprimé qu'à un fusil à pompe.
- " On va tous crever ! "hurla Gars01 à mocassin qui s'appelait Justin si je me souvenais bien de la liste des stagiaires.
- "Meuhhhh non, dit Zav tout en finissant sa choucroute …. Toi peut-être … mais pas nous …. Hein Rico ?"
Les deux couples du fond s'étaient barricadés derrière les tables tandis que la Journaliste s'était subtilement abritée derrière Zav qui faisait face à la porte …et donc …. À la Chose.
La tension montait ….. le Barman tremblait … Zav mâchait ….et on pouvait entendre les deux femmes du fond pleurer ou pisser …. J'en étais pas sur ….

Finalement, la Chose sembla s'avancer … comme si elle se rendait …on aurait dit qu'elle levait ses bras en signe de soumission …. Et un gros bruit se fit …. La chose semblait se liquéfier sur place ….. elle s'affaissait telle une grosse bouse se dégonflant.
Finalement, prenant mon courage à demain, je m'approchais pour allumer les spots les plus proches.
Et là, la stupeur fut à notre comble … au sol , nous pouvions voir un corps gisant, tel Willem Dafoe dans Platoon alors qu'il est lâchement abandonné dans la jungle vietnamienne et que l'hélicoptère s'en va sans lui !

Au milieu des nombreux sacs de voyage éparpillés autour de lui et d'un énorme sac de Hockey, la forme allongée se redressa lentement :
-"…..ppffff..j'pouvais pas parler …. J'avais mes clefs de voiture dans la bouche …. Fallait que j'amène tout ici, je voulais pas me faire fracture la voiture …c'est celle de la Compagnie …. Vous m'aidez pas là ? ….."
-" Rhaaaaaa le Con !, lança subtilement Chacal.

C'était Seb ….. Seb Lacaille …. Dit Johnny l'entourloupe, alias Email Diamant, alias Yvon Crevé … dit …euuuuhhhh l'Entchoulé.

La forme gigantesque était en fait le sac de Hockey qui surplombait ses épaules ainsi que les 9 sacs de voyage qu'il tenait sur et sous les bras !!!
Nous étions maintenant 10 ….. il en manquait encore quelques uns peut être ….si ils daignaient venir. Nous étions déjà en retard …..

J'avais hâte de partir.C'est à ce moment là qu'un bruit de tôle froissée se fit entendre dehors ……

Paix à son âme Chapitre II by Lolita

Chapitre II : La journaliste / L'ajout analyste

Enragée,je sortais du bureau de cet empafé de patron…n ayant pas voulu lui donner un aperçu de mon talent sous le bureau,il m envoyait couvrir un événement sordide.
Plutôt calée dans la rubrique beauté et séduction, me voila descendue dans les bas fond de l'espèce humaine à expliquer pourquoi une poignée d hommes se mettent en situation périlleuse (à l époque du confort et de la haute technologie…j imagine le profil mental de ces pov gars).
Et tout ça…tout ça pour un type qui doit prendre un malin plaisir à m imaginer dans cette
galère, histoire d’oublier sa propre frustration.
Si les conditions physiques ne promettaient pas d être rudes …j aurais pu me distraire avec cette bande d’abrutis ;presque même faire une étude comportementale avec la concentration d’écervelés au mètre carré ;mais pire que ça ma french manucure de la veille allait souffrir ! Non ,vraiment il allait trop loin !
Par-dessus le marché ,une heure à peine pour préparer ma valise,pas besoin de vous dire que j'ai du troquer mon dernier tailleur de chez CHANEL ( qui me fait une descente de reins à ravir au passage !) contre un défilé de survêtements. Inutile de préciser que la dedans je ne ressemblais a rien…quoique non…un peu moins féminin que le tailleur mais ma fraîcheur n'en souffrait pas. La trousse de toilette allégée mais suffisamment équipée pour l hygiène…j 'écartais tout le superflu pour ne pas me surcharger. A quoi bon me torturer ainsi l esprit ?

Dénudée, c'est ainsi que je me sentais sans mes bijoux ,mon brushing et mon maquillage,je me raisonnais en replaçant les choses dans leur contexte…j allias être parachutée dans une troupe de personnes dont le QI ne doit pas dépasser celui d un enfant de 4 ans à eux tous réunis et donc aucun scrupule à me présenter dans mon plus simple appareil.
Déjà le taxi s impatientait en bas de l immeuble, un bref coup d oeil sur l appartement que je désertais ,je dévalais ensuite l escalier et m engouffrais dans la voiture.


J indiquais l adresse de la destination au chauffeur et je la découvrais en même temps…le
rendez vous avec le troupeau de bestioles était fixé dans un bar.

Le rad était à la hauteur de l imagination que l on pouvait s en faire selon la localité.
Minable est le terme qui pouvait illustrer le tout, la décoration s en tenait à quelques ombres debout ou avachies au bar,rien n avait l air vivant la dedans tel un tableau qui avait vieilli dans un grenier ;scrutant les quelques visages que contenait cette poubelles à alcooliques,il fallait que je retrouve les abrutis que j accompagnais.
J étais en retard mais ,rassurée je les trouvais encore là…et il n y avait pas de meilleurs
casting possible :de loin j apercevais une blonde pas trop mal foutue certes mais qu il faudrait relooker avant de lui donner la mention acceptable .
Elle était flanquée d une fille qui n inspire rien sauf du dégoût .Les superlatifs pour la décrire auraient été plus agressifs que des injures balancées à une prostituée des bas quartiers sur le tard…

Les « restes » n étaient que des hommes ….insignifiants pour la plupart. Tandis que je m approchais d eux ,je les détaillais et il a fallu que je me morde l intérieur de la bouche pour ne pas rire aux éclats en découvrant la paire de mocassins que l un d eux portait…il croyait qu non se rendait à un bal populaire ou quoi ? Il faisait face à un gars qui, lui, en revanche avait l air de porter toute la misère du monde sur ses épaules. Le dos large tel celui des types qui traînent dans les salles de musculation pour racoler les gonzesses à tour de biceps ;je ne découvrais que son profil ,l œil tombant comme un chien malheureux. Le corps sculpté rehaussé de la tête du clown triste…ça faisait une drôle d association !

Je m approcha d eux et me plantais là en attendant le silence de leur part afin de me
présenter… « RACHEL » du magazine « TOUT SAVOIR ».
Mon annonce est tombée comme une gifle donnée sur des joues bien rondes avec la main
Humide. Ils ignoraient ma présence , et je sentais l excitation monter en eux comme


Des gamins qui vont donner une représentation à l école …ça promettait d être sympa …
J'allais avoir une flopée de serviteurs à mes pieds pour la semaine. Enfin ,la je généralise mais je dois noter que le clown triste est resté dans sa torpeur ,impassible et l air blasé à croire qu il était venu par hasard ou qu on l avait ramassé au bord de la route et qu il était venu car sans autre but bien précis dans sa vie.
Je ne connaissais pas le programme de cette semaine et je cherchais l information auprès de la blonde et de ses congénères quand un retardataire fit surface : plutôt beau mâle ,il avançait d un pas assuré proche de celui du macho,la paire de jeans qu il portait laissait deviner de jolies formes pour un homme si vous voyez ce que je veux dire…..dit autrement ça donne…un bon cul bien dodu (non mais… vous aviez cru quoi !quoique de ce côté la bosse était prometteuse…).
Il arborait une sourire qu on aurait pas dissimuler derrière une banane ;les dents bien rangée comme un rang militaire et si reluisantes qu elles illuminaient la pièce !Il devait suivre les conseils prodigués dans mes articles celui là ; les cheveux un peu désorganisés ce qui lui donnait un petit style pas trop guindé, les yeux si noirs qu ils contrastaient malgré tout avec son teint pourtant halé. Seule faute de goût , sa chemise aurait pu en accueillir deux comme lui et dissimulait le dessein de ses pectoraux ( ou c est sa bedaine qu il voulait cacher ?).
Son parfum était en adéquation avec l image qu il dégageait , et ce parfum je le reconnaîtrais parmi des centaines…le MALE de JP GAUTIER .Il avait gagné un point ,faut dire que je ne suis pas très exigeante en ce qui concerne la viande masculine à consommer…il faut juste qu il sente bon ,qu il soit appétissant à l idée de parcourir son corps de mes lèvres…qu il ait l air de prendre son temps pour me faire visiter les méandres de l extase .Mais surtout aucun besoin de mesurer son intellect ….je ne leur demande pas de me faire la conversation en plus !Sinon je crois que j aurais le temps d oublier comment le sexe fonctionne sil devait cumuler l intelligence avec le physique !

Sans attaches , telle est ma conception de la vie jusque la :le chapitre enfant n étant pas a l
ordre de mes priorités je n allais pas m encombrer d un homme !Seul le géniteur de mes enfants aura droit à toutes mes attentions mais cette espèce est en voie de disparition….
Voila comme je suis !un mâle qui titille ma libido et j ai oublié le reste du troupeau qui déjà s'entasse dans la camionnette prévue pour nous déposer en pleine cambrousse…