jeudi, juin 01, 2006

Paix a son Ame Chapitre V : Druzilla et les Nains de Jardin by Druzilla

Chapitre V : Druzilla et les Nains de Jardin

Je ne savais pas trop pourquoi j’étais là, étendue sur une pelouse avec des nains de jardins à me prendre pour Blanche-Neige. Je ne me rappelais pas non plus avoir eut envie de brouter ; quant à la dernière fois où je m’étais étendue, c’était sur mon lit, et un bref passage de mains sur mon corps engourdi me rassura sur le fait que je portais bien des vêtements.
J’essayais de me recompter mentalement et de reconstruire les dernières minutes qui précédaient ma rencontre avec mes amis les nains, quand une belle voix grave se manifesta près de moi.
-« C’est à vous la voiture Tank qui vient d’anéantir le pot de yaourt Italien ? »
Et derrière le rideau de cheveux qui me barrait la vue, j’eu une révélation :
Virage/chien/freinage/dérapage/contre-braquage/ emboutissage /éjectage( ?)
Comme je luttais contre un étourdissement pour me relever, un type plutôt costaud s’avança pour me soutenir. Ce geste de mansuétude lui vaudrait sans doute pour les prochains jours que je lui propose de lui porter une valise ou trois, à moins que je ne lui ouvre le chemin à coup de machette pendant que lui, porterai nos valises.
En vérité ma journée qui avait déjà si mal commencée continuait de s’acheminer douloureusement, un peu comme un coup de poing vers un nez cassé (je n’ai pas su me dire pourquoi cette expression m’était venue naturellement sur le moment…)

Je trouvais au fond de moi un peu de force pour tutoyer ce gars que je trouvais plutôt sympathique, et de qui on aurait pu pensé qu’il était comme le chef d’une tribu vu que c’était le seul à parler et à bouger depuis le début de la scène, les six ou sept autres personnes qui l’accompagnaient se tenaient derrière, comme des figurants pygmées dans les vieux films de Tarzan.
-« Tu trouves ça drôle ? moi pas… décidément ma journée a mal commencé et finit de la même façon ! J’en ai vraiment marre !! Tout ça pour suivre un stage de survie que ma Compagnie m’oblige à faire ! »
Ultimo, puisque c’était le nom du Chef de la Tribu (curieux nom d’ailleurs pour la première personne que je voyais au retour de mon petit coma ! heureusement qu’il n’était pas un ange avec tout ce que cela aurait supposé (ciel, paradis …..) et n’aurait pas comporté (là je me comprends … !!) me confirma que j’étais au bon endroit pour le stage de survie, qu’on attendait encore le guide Ramon (un peu comme le guide Michelin, mais en être vivant, et spécialisé dans la Haute montagne) et s’enquit de me présenter les autres membres de sa tribu. Je les regardais à tour de rôle, l’air un peu ahuri, me demandant si je saurai replacer les noms avec les visages, et me demandant s’il n’y aurait pas un moyen pour les prochains jours de leur faire porter une petite pancarte autour du cou avec leur nom dessus, sans qu’ils se vexent… puis je m’aperçu qu’Ultimo était retourné près des carcasses fumantes des voitures et entreprenait de deviner « kouaétaki ».

Quelques images revinrent se chevaucher dans mon esprit encore un peu retourné, c’était quand même incroyable que j’étais arrivée à traverser le pare brise sans me blesser, à vrai dire, ce tenait pas non plus du miracle, je n’étais pas passée par là ! Car je me rappelai vaguement être descendue normalement par la portière après le choc, obéissant à un vague instinct de survie qui me suggérait impétueusement de dégager de là pour le cas où la voiture exploserait comme dans les films d’action. Ensuite, j’avais du ramper pour aller m’évanouir courageusement plus loin.

Pour l’heure, je monopolisais quand même l’attention de six personnes, qui attendaient sans doute que je me décide à leur dire enfin qui j’étais.
J’ouvrais la bouche pour parler, quand je fus grandement surprise d’être doublée par une voix dont la fréquence hertzienne n’était pas la mienne ! En fait cela ressemblait à un long cri avec une durée de tonalité monosyllabique digne d’entrer dans le Guinness des records.
Puis, arrivant à décortiquer de mon oreille surentraînée (j’avais suivi tous les épisodes de Super Jaimie à la télé quand j’étais petite et je savais focaliser mon attention sur un seul son à la fois) je comprenais en un éclair (ou presque) que j’allais avoir à faire avec le propriétaire du fameux pot de yaourt Italien comme disait Ultimo.

Toutes les têtes s’étaient retournées du côté des cris et nos regards essayaient de percer l’obscurité. Vaine peine, nous n’avions pas reçu l’équipement infra rouge nécessaire à la naissance… sauf peut être Ultimo qui se proclamait nyctalope.

Quelques instants de recueillement intérieur, et soutenue par le groupe formé autour de moi, je me décidais à m’ (auto !)-dénoncer.
Je ramassais par précaution le nain Simplet pour m’en servir comme d’une arme pour le cas où le maniaco-dépressif aurait eut des tendances paranoïaques et psychotiques, et une vingtaine de petites enjambées plus loin je me trouvais près de lui ; j’essayais de me composer un œil triste, histoire de lui prouver ma compassion, mais cela me semblait difficile de garder mon sérieux devant l’énergumène qui se roulait par terre en gémissant, se relevait avec les bras tendus vers le ciel, se prenait la tête à deux mains, s’agenouillait encore pour caresser ses pneus, se relavait pour poser sa joue humide le long de sa portière tout en psalmodiant « ma titiiiiiiineeeeeeeeeeeeeuhhh, mais qu’est ce qu’y t’ont féééééééééééééé, ma titiiiiiiineuh »

Oui, je me demandais bien comment j’allais me sortir de là …
Je m’approchais, toussotant d’une discrétion toute calculée près de l’homme abattu :
-« Hum, Hum, Bonjour ! Je m’appelle Samantha Mandie Bulle, je suis la conductrice du Bolide qui se trouve sur votre voiture, et je suis vraiment désolée. Je peux vous demander de vous reculer pour que je puisse essayer de dégager mon pare buffle de votre … (rétroviseur ?)
Je n’eu pas le temps de terminer ma phrase (qui ne passerait jamais dans mon anthologie pour le coup).

Le gars s’était relevé d’un bond d’une souplesse incroyable pour quelqu’un qui était mort de chagrin quelques secondes auparavant, et son volte face impressionnant m’infligea un sursaut de quelques centimètres qu’il dû prendre pour une tentative de diversion.
Plein de fureur, il se mît à bégayer, lâchant sur le même ton un filet de bave façon dogue avenant sur lequel j’essayais de toutes mes forces de ne pas focaliser les yeux grands ouverts.

Je ne regrette pas d’être une fille de taille moyenne, sauf pour deux raisons ; quand je dois aller botter le cul des gros ours sur la banquise qui barrent le passage à mon traîneau le jour de mon mariage, et quand un homme perd toute contenance et hurle sur une fille de taille moyenne, précisément.
C’est alors que mon bras droit, impulsif, obéissant à un instinct, compulsif, lui envoya en pleine tête le nain Simplet, agressif (mais en plastique !)
Loin de s’évanouir sous le coup, il resta debout, le brushing à peine décalé ; je n’éavais même pas réussit à faire tomber le filet de bave qui s’était juste considérablement allongé.
Heureusement, Ultimo qui devait être sortit de sa mission de tentative de désincarcération des voitures arriva juste à temps pour attraper au vol le poing du couineur dans le sien, et le força à s’agenouiller en lui faisant faire une spirale (que je trouvais très belle) avec son bras.
C’était vraiment incroyable ce magnétisme dégagé par Ultimo : on aurait dit Crocodile Dundee en train de mâter un rhinocéros prêt à charger. En tout cas la magie musculaire opéra : et entre deux « ouilles » le chauffeur du petit pot de yaourt se calma et sembla même retrouver sa lucidité.
Les amis d’Ultimo étaient très énervés surtout un grand qui s’appelait Zave et qui voulait absolument prendre l’autre bras du gars à genoux pour voir s’il arriverait à le transformer en toupie humaine.

Il fallait vraiment que tout le monde se calme, et reprendre tout depuis le début du commencement, après la rencontre fortuite des deux voitures.

Je décidais de me lancer (en l’air) la première /
-« Hé bien, je suis vraiment navrée de cette arrivée mouvementée. Je m’appelle Samantha Mel Brooks et je suis styliste en tickets restaurants. »
Un vrombissement de mobylette se fit entendre et m’empêcha de continuer. Au loin un halo pâlichon se dirigeait droit sur nous : le guide Ramon ?

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