lundi, août 21, 2006

Pause vomi et confits - danse au coin du feu…

Ou l’impossible secret de paix à son âme…
Chap XII by Shandrika.



J’ai beau enfoncer mon pouce sur le repli cutané intérieur de mon annulaire gauche et me concentrer sur cette position des Mûdras, il n’y a rien à faire…ma sensibilité aux conditions météorologiques et à l’altitude deviennent un véritable enfer…

Même le paysage pourtant époustouflant de beauté, n’arrive pas à me faire oublier la douleur.
La route est tellement tortueuse et remplies de nids de poules, que ça me rappelle celle du Laddack en Inde du nord...j’ai un flash rapide sur mon arrivée au Tibet et ma rencontre avec cette homme…mais il disparaît aussi vite de mon esprit qu’il avait pu le faire dans la réalité…
Pour clôturer le tout, mon estomac est en train de fusionner avec mon cœur et il est au bord de mes lèvres…

Je regarde le sommet de cette montagne qui me paraît encore peut être accessible… mais pas pour aujourd’hui…

Je n’ai pas d’autres choix que d’aller dire à Ramon de stopper en espérant ne vomir sur personne au passage…(surtout ceux qui dorment en faisant des O avec leur bouche…)
Il est pourtant tout près, mais ça me prend un effort considérable.
Je m’approche de lui. Il me regarde en souriant et lance…
- Un p’tit pipi ?
Il retourne la tête droit devant concentré sur ce chemin, dont personne ne connaît la fin …

Je suis fébrile…mes jambes trembles…et j’ai l’impression d’avoir 2 de tensions…
Il se tourne de nouveau vers moi …avec un sursaut de la tête et vu ses yeux, j’ai l’impression d’avoir un gyrophare avec un écriteau sur le front qui signale Attention Vomi ! …
- Put….OK tout le monde…je vais freiner !
- Je Freeeeeiiiiiiiinnnnne !!!!!
Il est debout sur la pédale…Ses 2 mains indiquant un parfait dix heure dix, comme greffées sur l’immense volant marron en plastique…
Un crissement de ferraille se fait entendre et je me demande si il existe encore des disques sur les supposés freins…
Je ne sais vraiment pas ou El direktor avait dégoté ce bus…
Je suis devant la porte et j’espère qu’elle s’ouvre…mais…rien…Ramon s’excite sur le bouton…et commence à jurer…
- Put…de bord…de porte à la mords moi l’nœud… !!!
Je retiens une première éructation…mais je sais qu’à la prochaine, je ne pourrais pas faire dans le détail…
Ramon s’acharne à coup de pieds…Ultimo nous pousse un peu.
Il penche tout son corps sur la gauche, sa jambe droite à l’horizontale, la porte ne résiste pas au seul impact, franc et sec mais au combien efficace.
- Tu t’es ouverte pour moi tout à l’heure sans que je te le demande…et fini sa phrase en marmonant...Entchou…de porte…

Juste le tant de courir quelques foulées au milieu de la poussière et juste le temps d’empoigner mes cheveux longs pour ne pas mélanger le tout… (Ça pourrait faire désordre…Dési…Désordre…Tiens ça sonne bien Dési Désordre…Moi qui songe à le changer….)

Mais revenons à mes moutons…

Je dégueule…y’a pas d’autres mots…
Mes yeux s’entrouvrent et j’aperçois des chaussures…
Une main bazanée me tend une bouteille d’eau…
- Ça va aller Dési ?
Dési…Il n’arrête pas d’écorcher mon prénom et je ne peux m’empêcher de répondre
- Oui Mickey...
- Bon…tu n’as pas perdu ton sens de l’humour…

Il tourne les talons et de sa voix sûre, dit
- Ça va aller.

Je le trouve sympathique, plutôt discret, pourtant sa présence est entière, malgré son manque de sourires et son cynisme, ma confiance en lui fut quasi spontanée…mais quelque chose de plus profond chez lui, est fascinant. C’est cette distance, comme un mur autour de lui, qu’il rend infranchissable à son bon vouloir. Ce mec s’est blindé. C’est évident, et pour avoir une certaine connaissance du human kind, j’ai constaté que souvent, cela révèle de grandes souffrances.
Depuis 3 jours, j’ai eu le temps de le regarder agir avec les 2 autres filles du groupe.
Il est pas franchement agréable avec Rachel (et je me dit que je n’aimerais pas être à sa place), par contre, un lien intime existe entre Samantha et lui. Enfin il ne laisse rien paraître évidemment, à l’exception de quelques subtilités…ce que je sens, c’est que Samantha qui le connaît depuis de longues années, sait exactement ou se trouve la porte dans le mur.

Le tube de dentifrice dans une main et la brosse à dent dans l’autre, je marche en direction du soleil. Je grimpe un talus, histoire d’avoir une vision générale du décor et je me tourne. Il n’y a rien que j’aime autant (et c’est pas grand-chose, mais ça suffit pour me réconcilier avec la vie), que lorsque mes yeux ne sont pas stoppé par quoi que ce soit dans leur course et qu’ils peuvent admirer à leur guise le ciel et la terre se toucher, le plus loin possible.

Le bus est là, planté au milieu de la route et nous au milieu de nulle part… manifestement il n’en bougera plus et nous non plus, vu que les gars sont en train de descendre
les sacs.

Rachel parle à son cellulaire? en faisant les cents pas …Vision plutôt étrange pour moi…

Rono soulage sa vessie en admirant le paysage. Il pisse en souriant. Ce garçon dégage de très belles choses.
Il a la spontanéité et la fougue du lion mélangé à une sensibilité et une douceur qui font penser à l’agneau.
Le tout masqué sous une tonne d’humour…
Ses yeux sont d’un bleu…j’ai osé m’y aventurer, mais sans y rester…il y a quelque chose de troublant. Et quand on est un peu observateur, on sait que les regards peuvent être de très beaux moments ou magie et silence font leur apparition…



Je descends vers la rivière…
L’eau est claire et j’ai la chance d’apercevoir quelques truites arc en ciel. Elles sont splendides avec leurs petites tâches de couleurs chaudes parsemées tout le long de leur corps… ça me donne l’impression, tout à coup, qu’elles prennent un bain….Mais de soleil.

Mon esprit s’égare…Et elles me donnent envie de les rejoindre…mais les deux mains dans l’eau plutôt fraîche, je me contente de rincer ma bouche et d’asperger mon visage.
Bien que le bain me fasse vraiment envie…
Samantha arrive et me fait signe… avec du gel douche…évidemment.
J’aime sa compagnie et surtout le fait que plus les jours passent, moins nous avons besoin de nous parler. Comme si elle savait ce que j’apprécie, et vice versa…belle complicité.

Elle commence à se déshabiller et me transmet le petit coup de pouce qu’il me manquait pour oser.
Je fait de même, abandonnant espadrilles, jeans et dos nu aux pâturages…
J’arrêterais ici pour la description de cette scène… préférant, laisser libre cours, et guise à volonté, à l’imagination de chaque lecteur et lectrice.

Ramon s’acharne encore…mais cette fois ci, c’est sur le pot de confit de canards…Beaucoup de choses lui résiste, on dirait.
Le menu avec lui est toujours comme un paquet surprise! Souvent bien de chez lui. Attaché fièrement à sa région…le sud ouest.
Ramon n’est pas typé, il est typique.

Des étuis de guitare sont posés près de lui. Ce décor et tout les éléments qui l’accompagnent, m’inspirent une douce soirée, faite de rires, de musique…
Il ne manque plus qu’un feu…Que je commence à délimiter par des petits rochers, en forme de cœur… tiens, pourquoi pas…

L’atmosphère de la dite soirée se passe exactement comme décrit ci-dessus. Rachel parfaite de sa personne nous y ajoute en plus, quelques pas de danses…un peu langoureuses certes, mais parfaites, je dois bien l’avouer…et pour le plus grand plaisir de chacal qui commence à bien porter son nom…puisque….à la regarder comme il le fait , ces dents risquenmt de s’allonger…(Va-t-il se mettre à baver ?....)

Rono à l’air de bien profité du spectacle…Nos regards se croisent et il me souri malicieusement…pense t il se que je pense ?
La perfection de la miss me dérange t elle parce qu’elle est tout ce que je ne suis pas ? Sans aucun doute. Je le sais bien.
Et comme navrée de moi-même, mais sachant dédramatisé ce genre de questionnement chez moi, elle m’inspire soudainement l’envie…
De faire pipi !

Je m’éloigne vers la rivière en quête de quelques buissons qui pourraient me servir de pare avant. Je descends dans la pénombre, et trouve un petit coin idéal. Je baisse mon pantalon et je m’accroupie…

Quand une voix dit…


- Je ne pardonnerais jamais à Grâce ce qu’elle a fait à Azu. Ma vie sans….(la voix cesse un moment) …Ma vie sans les petits et sans …elle…, est comme l’enfer.
Je reconnais la voix d’Ultimo.
- Je suis un vrai con.

Samantha réponds.
- Ne dis pas ça. Ce n’est pas toi qui l’as envoyé à l’hôpital avec toutes ces blessures.
- je voulais juste la protéger…. Tu comprends ? Si seulement Grâce ne l’avait pas tabassé comme elle l’a fait.
- Ultimo je comprends… Mais elle peut encore sortir du coma. Tu le sais.
- Même si elle s’en sort…Azucsena ne me pardonnera jamais de lui avoir fait vivre ça.

Je passe les détails de ce que je j’entends sur les blessures affligées à Azucsena par Grâce.
Je me contente de comprendre qu’il était marié avec Grâce et qu’ils avaient des enfants.
Et qu’il était manifestement tombé très amoureux d’une autre femme, puisqu’ il dit d’elle à moment donné, qu’elle était son autre moitié.
Je suis soufflée de l’entendre parler comme ça.
Je sens, que je ne devrais pas être ici et que je n’aurais absolument pas du entendre ce que je viens d’entendre.
Je me relève, monte mon pantalon vite fait et me dépêche de fermer la braguette, mes gestes sont saccadés, comme voulant fuir pour oublier le plus rapidement possible ce moment, ce secret.
J’avance d’un pas en levant la tête, ma course est stoppé nette.

Ultimo est devant moi. Je ne l’ai jamais trouvé aussi grand.
Je ne vois rien d’autre que ses yeux noirs qui me fixe si profondément que j’ai le sentiment qu’il voit ma verrue sous mon pied gauche, et qu’il entends mon cœur battre à 200.

À défaut d’avoir, en plus, mes 2 pieds dans ma pisse, je crois….que je suis dans la merde.

3 commentaires:

druzilla a dit…

ha! quelle inspiration !!

El Ultimo Bastardo a dit…

inspiration ...expiration ...

c'est comme action ...reaction ???

Anonyme a dit…

ouais je sais pas...j'essais juste de retranscrire au mieux ce que me dicte mon imagination...mais c,est pas fertile en ce moment, je vous l'accorde...en plus...plus trops envie d'écrire sur le blog...heureusement qu'ici existe...
pfffff....puis j'arrête pas de perdre mes maux de passe...C,est nord mal nord maux?...bi cycle éte avé l'eau?